Le catholicisme, l'éducation et les luttes des femmes
1. Introduction
Dans ce chapitre, qui prend la forme d’un jeu, tu te pencheras sur l’influence morale et culturelle de l’Église dans la société québécoise de 1896 à 1945. Tu verras l’importance que prennent les effectifs religieux dans la société, particulièrement en éducation. Tu constateras les efforts faits par des religieuses et des laïcs afin de contribuer à l’amélioration de l’accès de l’éducation pour les femmes. Tu étudieras aussi le clérico-nationalisme, une idéologie qui soutient que la religion catholique est la base de la nation canadienne-française et que l’affirmation de cette nation dépend de la défense de ses valeurs traditionnelles, de son autonomie politique et de ses intérêts économiques.
Au cours du déroulement du jeu, prends le temps de bien analyser les documents et les informations disponibles. Tu devras répondre à des questions synthèses qui te permettront de consigner les éléments importants dans ton cahier de traces.
- Préciser des éléments du contexte en considérant principalement les aspects culturel, social et politique.
- Discerner des intentions, des valeurs de différents acteurs et de différentes institutions.
- Décrire leurs caractéristiques et les personnages historiques qui y sont associés.
- Comparer différentes perspectives sur la place des femmes en éducation et sur l’importance de la religion dans la pensée sociopolitique.
Avant de commencer, visionne la vidéo suivante afin de te remémorer le rôle de l’Église dans l’éducation au 19e siècle.
L'Église et l'éducation au 19e siècle
Au 20e siècle, l’augmentation des effectifs religieux se poursuit. Les choix faits dans le domaine de l’éducation dépendent grandement de l’Église qui exerce une influence à tous les niveaux d’enseignement.
À cette époque, l’école secondaire telle que nous la connaissons aujourd’hui n’existe pas. Après avoir complété le cours primaire, qui durait alors 8 ans, les jeunes Canadiens français ont la possibilité de choisir parmi diverses institutions qui leur offrent un enseignement spécialisé, comme les écoles techniques, agricoles ou commerciales. Or, ces écoles n’accueillent qu’une minorité des jeunes francophones de la province, car plus de 90% d’entre eux ne poursuivent pas leurs études après le primaire.
Chez la plupart des garçons qui proviennent de milieux aisés, soit environ 5% des adolescents, l’institution de prédilection après le primaire est le collège classique. Ces établissements, administrés par des religieux, sont surtout fréquentés par l’élite. En effet, il s’agit de collèges privés dont la formation est avant tout théorique. Ce cours, d’une durée de 8 années, enseigne le latin, le grec, le français, l’anglais, la philosophie, la science et la religion. Il est le seul programme menant à un diplôme permettant aux jeunes francophones d’entrer à l’université.
Mis à part quelques rares exceptions, les collèges classiques du Québec sont réservés aux garçons.