L’Église catholique et les idéologies
2. La place de l'Église catholique dans la société québécoise
2.1. Les effectifs religieux
Constater la croissance de l’Église catholique à partir de 1840 en relevant des faits.
La seconde moitié du 19e siècle est marquée par la croissance du nombre des religieux. Au début des années 1840, l’Église catholique compte des effectifs religieux modestes, surtout lorsqu’on considère l’accroissement de la population dans cette décennie. Ils augmentent rapidement à partir de ce moment.
Mgr Bourget entreprend en 1841 et 1847 des voyages en France afin de recruter des membres de communautés religieuses prêts à venir s’installer au Canada. Ces démarches portent fruit et plusieurs communautés acceptent de prêter main-forte au clergé québécois. L’Église favorise également des fondations locales. On convainc des responsables laïcs d’organisations charitables de se transformer en communautés religieuses. Résultat : le Québec compte plus de 6500 religieuses à la fin du siècle, alors qu’il n’y en avait que 650 en 1850.
Le territoire de l'Église catholique s'agrandit et les diocèses se multiplient. Vers 1870, l'Église québécoise est à la tête de plus de 600 paroisses et missions. Les Oblats jouent un rôle important dans cette occupation religieuse du territoire. Ils s'occupent notamment des missions de Haute-Mauricie, du Témiscamingue, du Saguenay et de la Côte-Nord. L'objectif est la conversion des nations autochtones. On veut leur apporter christianisme et civilisation, deux notions que l'on considère alors équivalentes. Enfin, les colons qui s'installent sur de nouvelles terres à défricher sont également pris en charge par l’Église. On inaugure des « ministères de chantiers ». Des prêtres munis de raquettes et de chapelles portatives sont envoyés dans les camps de bûcherons.