L’Église catholique et les idéologies

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Cours: Histoire du Québec et du Canada • 4e secondaire • 2022-2023 - Douance
Livre: L’Église catholique et les idéologies
Imprimé par: Visiteur anonyme
Date: vendredi 22 novembre 2024, 09:15

1. Introduction

Dans ce chapitre, tu seras amené à travailler la compétence 1 : Caractériser une période de l’histoire du Québec et du Canada. Plus particulièrement, tu établiras des faits historiques sur l’Église catholique en identifiant des acteurs historiques et en relevant des paroles.

astuce  Question d'enquête

Comment l’Église exerce-t-elle son influence et dans quelles sphères de la société? Cette influence fait-elle l’unanimité dans la société? Donne un exemple concret.

La production finale que tu devras réaliser dans ce chapitre prendra la forme d’un tableau dans lequel tu caractériseras l'influence de l'Église catholique et d'un tableau dans lequel tu détermineras si cette influence fait l'unanimité au sein de la population québécoise.

1

D’abord, tu devras comprendre quelle place joue l’Église catholique dans la société.

2

Ensuite, tu découvriras les trois idéologies dominantes de l’époque, c’est-à-dire les grandes idées défendues par des groupes de la société. À l’aide de documents historiques puis de vidéos, tu devras dégager les principales caractéristiques de ces idéologies.

3

Pour terminer, tu devras répondre à la question d’enquête en complétant les deux tableaux. Dans ta réponse, tu devras considérer les aspects de société.

prérequis
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Anecdote Cahier de traces

2. La place de l'Église catholique dans la société québécoise

Après les Rébellions de 1837-1838, les autorités britanniques appuient l’Église catholique, qui lui était demeurée loyale. Ces autorités autorisent la création de nouveaux diocèses et l’établissement de communautés religieuses en provenance d’Europe et lui confient l’organisation d’une partie du système d’éducation. L’Église catholique prend dès lors une place de plus en plus importante dans la société. Un acteur incarne cette montée en puissance de l’Église québécoise : Monseigneur (Mgr) Ignace Bourget. Devenu évêque de Montréal en 1840, il est à la tête du diocèse le plus populeux du Canada et jouit d’une forte influence au sein du clergé. Partisan de l’ultramontanisme, il prône une Église moralement supérieure à l’État, dont le pouvoir s'exerce dans toutes les sphères de la société.

Description
Source : Auteur inconnu, « Procession de la fête Dieu - Arcs de triomphe, rue St. Joseph, Montréal », L'Opinion publique, vol. 3, no 24, 13 juin 1872, p. 281, en ligne sur Bibliothèque et Archives nationales du Québec, notice 0002743989. Licence : domaine public.

2.1. Les effectifs religieux

Anecdote Constater la croissance de l’Église catholique à partir de 1840 en relevant des faits.

La seconde moitié du 19e siècle est marquée par la croissance du nombre des religieux. Au début des années 1840, l’Église catholique compte des effectifs religieux modestes, surtout lorsqu’on considère l’accroissement de la population dans cette décennie. Ils augmentent rapidement à partir de ce moment.

Description
Source : Auteur inconnu, Groupe de séminaristes et de prêtres (début du 20e siècle), Bibliothèque et Archives nationales du Québec, P60,S1,D1,P135.  Licence : domaine public.
Description
Source des données : Louis-Edmond Hamelin, « Évolution numérique séculaire du clergé catholique dans le Québec », Recherches sociographiques, vol. 2, no 2, 1961, p. 238, en ligne sur érudit.org.

Mgr Bourget entreprend en 1841 et 1847 des voyages en France afin de recruter des membres de communautés religieuses prêts à venir s’installer au Canada. Ces démarches portent fruit et plusieurs communautés acceptent de prêter main-forte au clergé québécois. L’Église favorise également des fondations locales. On convainc des responsables laïcs d’organisations charitables de se transformer en communautés religieuses. Résultat : le Québec compte plus de 6500 religieuses à la fin du siècle, alors qu’il n’y en avait que 650 en 1850.

Description
Source : Auteur inconnu, Groupe de religieuses (vers 1867) copie réalisée pour Mlle Jobin en 1904 (1904), Musée McCord , II-151302.0. Licence : Creative Commons (BY-NC-ND).
Description
Source : RÉCIT univers social.

Le territoire de l'Église catholique s'agrandit et les diocèses se multiplient. Vers 1870, l'Église québécoise est à la tête de plus de 600 paroisses et missions. Les Oblats jouent un rôle important dans cette occupation religieuse du territoire. Ils s'occupent notamment des missions de Haute-Mauricie, du Témiscamingue, du Saguenay et de la Côte-Nord. L'objectif est la conversion des nations autochtones. On veut leur apporter christianisme et civilisation, deux notions que l'on considère alors équivalentes. Enfin, les colons qui s'installent sur de nouvelles terres à défricher sont également pris en charge par l’Église. On inaugure des « ministères de chantiers ». Des prêtres munis de raquettes et de chapelles portatives sont envoyés dans les camps de bûcherons.

Anecdote Cahier de traces

2.2. L'Église catholique et l'éducation

Anecdote Caractériser l’implication de l’Église catholique dans le système d’éducation en s’appuyant sur des faits.
prérequis
L’Église et l’éducation
Anecdote  Cahier de traces

Anecdote Question 3 - Dégager des similitudes et des différences

Quelle différence peux-tu relever entre le système scolaire anglo-protestant et le système scolaire franco-catholique dans les documents 4 et 5?

Les documents

Extrait du programme scolaire des écoles catholiques de la province de Québec en 1888

« L’enseignement de la religion doit tenir le premier rang parmi les matières du programme d’études et se donnera dans toutes les écoles. Les élèves doivent se conformer aux instructions du curé en ce qui regarde leur conduite morale et religieuse. »

Le programme comprend les matières suivantes : instruction morale et religieuse, langue française ou anglaise, écriture, mathématiques, géographie, histoire, dessin et connaissances usuelles.

Source : « Règlements du Comité catholique du Conseil de l’instruction publique », 1888 dans Paul de Cazes (ed.), Code de l'instruction publique de la province de Québec, Québec, J.O. Filtreau et Frère, 1888, p. 29-34, en ligne sur Bibliothèque et Archives nationales du Québec, notice 0000065738.

Extrait du rapport de la commission des écoles protestantes de Montréal concernant les années 1847 à 1885

« Lors de l’adaptation d’un programme d’études pour les élèves jusqu’à l’âge mentionné, certaines matières de première importance ont retenu l’attention. Ceux-ci sont l'usage correct de la langue dans ses formes parlées et écrites - l'anglais d'abord, mais le français autant que possible - et la correcte tenue de comptes [...]. La géographie, l’histoire et les leçons d’objets, incluant également des éléments de sciences naturelles, occupent une place de second rang par rapport aux sujets déjà énumérés. De plus, la morale devrait être cultivée [...] par l'enseignement des Écritures [la Bible], des éléments de la moralité et des principes de la constitution et de la loi du Canada, de sorte que les enfants intelligents comprennent leurs relations avec l'État et qu’ils agissent en tant que bons citoyens. »

Source : Rapport de la commission des écoles protestantes de la ville de Montréal, 1847-1885, Montréal, McQueen & Corneil, 1886, p. 9, en ligne sur Archive.org. Traduction libre du Service national du RÉCIT, domaine de l’univers social.

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Anecdote Cahier de traces

2.3. L'Église catholique dans les institutions de santé et de charité

Anecdote Caractériser l’implication de l’Église catholique dans l’aide aux personnes les plus démunies de la société en l’appuyant par des faits.

Au 19e siècle, les services sociaux et de santé sont sous la responsabilité d’organisations charitables privées ou religieuses. L’État intervient peu et souvent indirectement en se contentant de participer sous forme de subventions. L’État assure un secours direct à la population seulement en cas de catastrophe comme des épidémies (qui sont nombreuses au 19e siècle). Chez les anglophones, les institutions charitables sont plutôt le fait d’organismes et de groupes de citoyens ainsi que de la générosité financière de la bourgeoisie. Chez les francophones, hôpitaux et hospices sont depuis longtemps gérées par des communautés religieuses féminines.

Anecdote Cahier de traces

2.4. Le réveil religieux

Anecdote Indiquer des faits qui illustrent la croissance de la pratique religieuse dans les années 1840 à 1896.

Un réveil religieux s’opère à partir des années 1840. L’Église catholique entame alors une vaste reprise en main sous la direction du puissant évêque de Montréal, Ignace Bourget. La pratique religieuse se renouvelle. Dans les paroisses rurales, les croix de chemin se multiplient. Les retraites religieuses connaissent une popularité croissante. On renoue avec la pratique du carême, soit une période de jeûne et de prière d’une durée de 40 jours observée avant la fête de Pâques. Les neuvaines, c’est-à-dire des prières à Dieu ou à un saint répétées pendant neuf jours consécutifs dans le but de faire exaucer un souhait ou de rendre hommage, connaissent également un regain. L’Église s’impose comme la principale institution d’encadrement de la vie sociale : elle encadre les pratiques sociales des croyants catholiques de leur naissance à leur mort.

Les efforts de renouvellement de l’Église portent fruit et on observe une montée des vocations. Les recrues sont nombreuses, surtout chez les femmes. Certaines sont attirées par la vie au sein d’une communauté religieuse, ce qui permet à beaucoup d’entre elles de disposer de plus d’autonomie et d’obtenir certaines formes de pouvoir. Ces femmes se dévouent à un idéal religieux et peuvent aussi être enseignantes, infirmières ou s’impliquer dans l’aide offerte aux personnes démunies. Il y a de nouveau un certain prestige dans la vocation religieuse et pour bien des Canadiens français, avoir un prêtre ou une sœur dans sa famille est un véritable honneur.

Description
Source : René Sangard, « La Fête-Dieu à Sainte-Cunégonde », Le Monde illustré , vol. 12, no 582,  29 juin 1895, p. 105, Bibliothèque et Archives nationales du Québec, notice 0002748753. Licence : domaine public.
Anecdote Cahier de traces

3. Les idéologies au Québec au 19e siècle

L’Église prend beaucoup de place dans la société québécoise du 19e siècle. Plusieurs encouragent le clergé à s’impliquer dans toutes les sphères de la société alors que d’autres remettent en question la portée de son influence. Trois idéologies se positionnent sur le rôle de l’Église catholique dans la société canadienne-française. Malgré les débats sur le rôle qu’occupe l’Église catholique, la religion catholique représente une des valeurs traditionnelles des Canadiens français.

L'ultramontanisme, l'anticléricalisme et le nationalisme de survivance

Rappelle-toi que l’ultramontanisme, l’anticléricalisme et le nationalisme de survivance se développent dans un contexte où l’Église catholique étend son influence dans toutes les sphères de la société. Dans l’ensemble, les représentants des idéologies dominantes peuvent être en accord ou en désaccord sur le rôle de l’Église dans la société, mais ils ne remettent pas en question les fondements de la religion catholique ou l’existence des croyances religieuses.

Anecdote Question 6 - Établir des faits

Pour chacune des idéologies, dégage une caractéristique par document. Quelle valeur ou quel principe est défendu par l’auteur?

Ultramontanisme
Les documents

Extrait d’une lettre écrite par Monseigneur Ignace Bourget, évêque de Montréal, en 1875

« Non-seulement l’Église est indépendante [du politique], mais elle lui est même supérieure par son origine, par son étendue et par sa fin… [Le politique] se trouve indirectement mais véritablement subordonnée, car non-seulement elle doit s’abstenir de tout ce qui peut mettre obstacle à la fin dernière et suprême de l’homme, mais encore elle doit aider l’Église dans sa mission divine et au besoin la protéger et la défendre… »

Source : Ignace Bourget, « Lettre pastorale concernant la sépulture de Joseph Guibord, membre de l’Institut Canadien », 3 octobre 1875, p. 11, en ligne sur Archive.org.

Description
Source : John Henry Walker et James Lovell Wiseman, Monseigneur Bourget (1875), Bibliothèque et Archives nationales du Québec, notice 0002728119. Licence : domaine public.

Extrait d’un livre écrit en 1878 par le prêtre Louis-Philibert Paquin, professeur à l’Université d’Ottawa

« Il fallait  assurément  que le  pontife romain [le pape], chef de toute l'Église, ne fût  ni le  sujet, ni  même l'hôte d'aucun prince;  mais qu'assis sur son trône, et maitre dans son domaine et son propre royaume, il ne reconnût de droit que le  sien et pût, dans une noble, paisible et douce liberté, protéger la foi catholique, défendre, régir et gouverner toute  la république  chrétienne. »

Source : Louis-Philibert Paquin, De la souveraineté temporelle du pape par un soldat du pape, Montréal, J.B. Rolland & fils, libraires éditeurs,1878, p. 77, en ligne sur Bibliothèque et Archives nationales du Québec, notice 0000104427.

Anticléricalisme
Les documents

Homme politique, écrivain et journaliste, Louis-Antoine Dessaulles a rédigé de nombreux articles dans le journal L’Avenir.

« [...] malgré le progrès universel des idées démocratiques, le clergé presque en masse, de tous les pays, est stationnaire par instinct, immobile par calcul, rétrograde par nécessité, monarchiste par entêtement ou par intérêt. [...] Il fait aujourd’hui, ici et ailleurs, de la propagande sacrée dans des questions purement humaines. Il n’y a donc plus à délibérer. [...] Il faut combattre toutes les influences indues quelles que soient les idées ou les doctrines qu’elles représentent. »

Source : « Louis-Antoine Dessaulles, « La lutte entre le libéralisme et le despotisme », L’Avenir, 20 septembre 1849 », cité dans Yvan Lamonde (éd.), Louis-Antoine Dessaulles, Écrits, Montréal, Les Presses de l’Université de Montréal, 1994, p. 115-116.

Description
Source : J. E. Livernois,  Louis-Antoine Dessaulles (vers 1860), Bibliothèque et Archives nationales du Québec, P560,S2,D1,P265. Licence : domaine public.

Extrait d’un article publié par le journaliste et auteur Arthur Buies en 1884

« La liberté de l'instruction publique! Voilà ce que nous voulons, et ce que le clergé ne  veut concéder à aucun prix, et voilà pourquoi nous considérons le clergé comme l'ennemi naturel, instinctif des institutions, de l'esprit et de la science modernes. Nous voulons que l'instruction publique ne soit plus contrôlée par le clergé [...]. Que dans les matières purement, essentiellement spirituelles, le clergé ait un pouvoir et une autorité discrétionnaires, nous le concédons ; mais hors de là, rien, rien, si ce n'est la coopération à l'enseignement si le clergé la désire, car nous voulons que tout le monde soit libre d'enseigner. »

Source : Arthur Buies, « Article posthume », La Lanterne, 20 octobre 1884, p. 335-336, en ligne sur Bibliothèque et Archives nationales du Québec, notice 0000192821.

Nationalisme de survivance
Les documents

Extrait d’un article de journal publié en 1881 par le journaliste et auteur Jules-Paul Tardivel

« Et nous invitons nos lecteurs à nous [...] informer de toute atteinte portée aux droits de la langue française qui viendra à leur connaissance; [...]. Il faut affirmer nos droits partout et toujours, les affirmer avec courage et persévérance si nous voulons qu’ils soient respectés et conservés. [...] voilà ce que les Canadiens-français doivent faire en tout lieu et en toute circonstance. »

Source : Jules-Paul Tardivel, « La langue française », La Vérité, 14 juillet 1881, p. 4,  Bibliothèque et Archives nationales du Québec, notice 0000082819.

Description
Source : J. E. Livernois, Jules-Paul Tardivel (vers 1880), Bibliothèque et Archives nationales du Québec, P560,S2,D1,P1775. Licence : domaine public.

Extrait d’un article de journal publié en 1858

« Une chose forte et puissante nous a été léguée par nos pères; [...] cette grande chose, vous l’avez devinée, lecteur, c’est la Foi Catholique. [...] Au Catholicisme seul le peuple canadien est redevable de sa nationalité ; au Catholicisme seul le peuple canadien est redevable de tout ce qui lui est cher aujourd’hui, et pas à d’autres causes. »

Source : Auteur inconnu, « Demain », La Minerve, 23 juin 1858, p. 2, Bibliothèque et Archives nationales du Québec, notice 0000328677.

Extrait de la biographie du curé François Pilote publiée en 1885

« Tout jeune, il avait compris que l'agriculture était notre sauvegarde, notre ancre de salut, la source la plus pure de notre prospérité nationale. [...] "Emparons-nous  du  sol!" fut toujours pour cet ami du laboureur une devise sacrée qu'il aimait à répéter dans ses nombreux écrits sur l'agronomie. »

Source : A. Béchard, M. L’abbé François Pilote curé de Saint-Augustin (Portneuf), Sainte-Anne de La Pocatière, Imprimerie de la Gazette des campagnes, 1885, p. 42, Bibliothèque et Archives nationales du Québec, notice 0000180077.

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Anecdote Cahier de traces

prérequis
Question 7 - Dégager des différences et des similitudes 

Précise quelles idéologies sont convergentes et quelles idéologies sont divergentes. Indique le point de convergence et le point de divergence.

Anecdote Cahier de traces

3.1. L'ultramontanisme

Anecdote Définir l’ultramontanisme et identifier les acteurs qui le représentent.
Quoi?

L'ultramontanisme apparait en France à la fin du 18e siècle et se répand au Bas-Canada entre 1820 et 1830. Cette idéologie prône la supériorité de l’Église sur l’État et soutient que l’autorité du pape est suprême et absolue. À l’église et dans les journaux, les ultramontains prêchent pour une intervention accrue du clergé dans les décisions du gouvernement et encouragent ouvertement des partis politiques. Ils insistent également pour un meilleur contrôle des devoirs et des interdits sociaux et religieux.

La popularité de l’ultramontanisme est entre autres due au fait que celui-ci s’arrime bien aux revendications du nationalisme de survivance, qui accorde une large place aux valeurs de la foi catholique.

Qui?
  • Mgr Ignace Bourget, évêque de Montréal, puis Mgr Louis-François Laflèche, évêque de Trois-Rivières en sont les plus importants représentants.
  • Mgr Elzéar-Alexandre Taschereau, évêque de Québec, est à la tête d’une faction modérée qui préconise une approche plus terre à terre de l’ultramontanisme .
Description
Source : Eugene Haberer, « La cathédrale catholique romaine de Montréal en construction », Canadian Illustrated News, 10 février 1872, p. 88-89, en ligne sur Bibliothèque et Archives nationales du Québec, notice 0002723857. Licence : domaine public.

La basilique-cathédrale Saint-Jacques-le-Majeur (renommée Marie-Reine-du-Monde en 1955) est une reproduction, à plus petite échelle, de la Basilique Saint-Pierre-de-Rome au Vatican. Sa construction est amorcée en 1870 à l’initiative de l’évêque Ignace Bourget et elle est inaugurée en 1894.

Anecdote Cahier de traces

3.2. Libéralisme et anticléricalisme

Anecdote  Définir l’anticléricalisme et identifier les acteurs qui le représentent.
Quoi?

L’anticléricalisme se fonde notamment sur les valeurs du libéralisme : la défense de l’égalité des individus, le progrès matériel, la liberté de pensée, le bonheur individuel et la séparation de l’Église et de l’État. Ce courant de pensée est une idéologie très active et fortement opposée à l'intervention de l'Église dans les affaires politiques et sociales. Les anticléricaux préconisent une stricte séparation de l'Église et de l'État.

Qui?
  • Sur la scène politique, le Parti rouge, héritier radical du Parti patriote qui disparait en 1838, s’en fait le porte-voix. Ses membres défendent entre autres diverses réformes démocratiques et la séparation de l’Église et de l’État.
  • L’Institut canadien est fondé en 1844 par des jeunes intellectuels libéraux. Désireux de répandre les idées libérales et anticléricales, ses membres organisent des conférences, entretiennent une librairie et mettent en place un lieu d’échange intellectuel libre. L’institut canadien de Montréal cède à la pression de l’Église catholique et cesse ses activités en 1885.
  • Le journaliste et auteur Arthur Buies consacre l’essentiel de sa vie à écrire des textes sur des sujets variés, passant de la politique à la géographie et aux récits de voyage. Membre de l’Institut canadien à partir de 1862, il écrit aussi des essais polémiques et fonde plusieurs journaux dans lesquels il défend le républicanisme et la laïcité.

  • Avant tout connu pour ses textes qui soutiennent le libéralisme et l’anticléricalisme, Louis-Antoine Dessaulles est aussi seigneur, politicien et fonctionnaire. Il dirige l’Institut canadien de Montréal dans les années 1860 et prend activement part au débat qui oppose les libéraux au clergé catholique.
Description
Source : La lanterne , vol. 1, no. 2, 14 septembre 1868, p, 1, en ligne sur Bibliothèque et Archives nationales du Québec, notice 0000163178. Licence : domaine public.

Ce journal, qui parait de septembre 1868 à mars 1869, est écrit et publié par Arthur Buies. Celui-ci y tient des propos assez virulents au sujet de l’Église catholique et du clergé.

Anecdote Cahier de traces

3.3. Le nationalisme de survivance

Anecdote  Définir le nationalisme de survivance et identifier les acteurs qui le représentent.
Quoi?

Le nationalisme de survivance émerge au Bas-Canada à partir de 1840. Cette idéologie fait la promotion de la nation canadienne-française. Pour ce faire, elle cherche à mettre en valeur et préserver les traits culturels qui la caractérisent : la religion catholique, la langue française ainsi que le mode de vie rural et agricole. Au sein de l’élite, la popularité du nationalisme de survivance est entre autres due au fait qu’il s’arrime bien aux idées de l’ultramontanisme qui veut notamment que l’Église soit supérieure à l’État.

Description
Source : Cornelius Krieghoff, Cabane en bois rond sur la Saint-Maurice (1862), Musée McCord, M967.100.15. Licence : Creative Commons (BY-NC-ND).

Plusieurs oeuvres du peintre Cornelius Krieghoff représentent la vie quotidienne en milieu rural au Bas-Canada.

Qui?

Certains membres de l’élite canadienne-française, dont :

  • L’homme politique Louis-Hippolyte LaFontaine est parmi les premiers représentants du nationalisme de survivance. Il ne conteste pas les mesures d’assimilation adoptées par les autorités britanniques, mais il cherche plutôt le moyen de préserver les intérêts des Canadiens français à l’intérieur même de ce système politique.

  • Le journaliste et auteur Jules-Paul Tardivel est reconnu comme un fervent défenseur de la nation canadienne-française. Il fait la promotion d’une société soumise à l’autorité de l’Église catholique et de la liberté de la presse par rapport aux partis politiques.

  • Honoré Mercier est premier ministre du Québec de 1887 à 1891. Le gouvernement qu’il dirige favorise notamment l’Église catholique, l’agriculture et la colonisation. Défenseur de la nation canadienne-française, il se démarque de ses prédécesseurs en revendiquant davantage d’autonomie pour la province vis-à-vis du gouvernement fédéral.
Anecdote Cahier de traces

 Les œuvres patriotiques
prérequis
Examiner les oeuvres patriotiques et identifier les caractéristiques du nationalisme de survivance que ces oeuvres mettent en valeur.

Anecdote Cahier de traces

4. Retour sur la question d'enquête

astuce  Question d'enquête

Comment l’Église exerce-t-elle son influence et dans quelles sphères de la société? Cette influence fait-elle l’unanimité dans la société? Donne un exemple concret.

Tu as terminé la lecture et les activités d’apprentissage du chapitre sur l'Église catholique et les idéologies. Reviens sur la question d’enquête qui t’était proposée au début. Relis l’hypothèse que tu avais formulée. Était-elle juste? Y a-t-il des éléments de réponse que tu avais mis et que tu corrigerais ou que tu complèterais? Si oui, lesquels?

Anecdote Cahier de traces

astuce Réponse à la question d'enquête

Il est maintenant temps de formuler une réponse plus complète à la question d’enquête qui a été posée au début du chapitre. Pour répondre à cette question, utilise les notes que tu as prises dans ton cahier de traces et les données du chapitre.

1 Comment l’Église exerce-t-elle son influence et dans quelles sphères de la société? 
  • Dans la colonne de droite, indique les numéros des documents du chapitre qui sont liés à chacun des aspects de société (social, culturel, politique). Inclus les documents de l’introduction.
prérequis
Cahier de traces

2 Cette influence fait-elle l’unanimité dans la société? Donne un exemple concret en lien avec un des aspects de société.
  • Appuie ta réponse sur un des documents du chapitre et précise son numéro dans la colonne de droite.
prérequis
Cahier de traces                                           

Grille d'évaluation pour la question d'enquête

Critères d’évaluation :

  • Représentation cohérente d’une période de l’histoire du Québec et du Canada
  • Utilisation appropriée des connaissances

Voici la grille d’évaluation que ton enseignant utilisera pour corriger ta réponse à la question d’enquête.

5. Révision

Visionne les explications d'un enseignant sur les éléments les plus importants du chapitre. 

Révision - L’Église catholique et les idéologies