3. Les revendications autochtones

Identifier les revendications autochtones et leurs conséquences sur l’action politique du gouvernement fédéral.

Aux 19e et 20e siècles, le gouvernement canadien élabore et entretient une politique d'assimilation des Autochtones qui s’appuie notamment sur la Loi sur les Indiens et le régime des pensionnats. Après la Seconde Guerre mondiale, les populations autochtones exercent de plus en plus de pression sur le gouvernement fédéral pour dénoncer les conséquences de cette politique sur leurs communautés et pour demander des changements politiques, socioéconomiques et territoriaux.

À la fin du 20e siècle, les mouvements autochtones poursuivent leurs revendications pour assurer une reconnaissance de leurs droits, de leurs cultures et de leurs territoires ainsi que pour mettre au jour les violences perpétrées par les pensionnats indiens. En effet, les Autochtones multiplient les témoignages sur les violences infligées par certains religieux et ils se regroupent pour demander au gouvernement fédéral de faire la lumière sur les pensionnats.

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Source : arindambanerjeem, Membres des communautés autochtones qui manifestent pour appuyer l’opposition à l'oléoduc Dakota Access (2016), shutterstock, 566406280. Licence : libre de droits.
La Commission de vérité et réconciliation du Canada
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Source : Susan G. Enberg, Marche pour la réconciliation (31 mai 2015), shutterstock, 1550135120. Licence : libre de droits.

Afin de cerner l’envergure des répercussions du régime des pensionnats sur les peuples autochtones, le gouvernement canadien crée la Commission de vérité et réconciliation en 2008. Après avoir recueilli des milliers de témoignages durant plusieurs années, cette commission établit que les pensionnats ont perpétré un génocide culturel et qu’au moins 150 000 enfants autochtones ont souffert d’abus physiques, sexuels et psychologiques au sein des pensionnats.

La Commission de vérité et réconciliation identifie 94 appels à l’action qui visent notamment à documenter la disparition et le décès des enfants qui fréquentaient les pensionnats, à protéger les langues autochtones en favorisant leur enseignement et à sensibiliser la population non-autochtone à l’histoire des pensionnats.

Extrait du témoignage de Kim Quinney devant la Commission de vérité et réconciliation (CVR) : 

« Je suis une Survivante intergénérationnelle. Ma mère est à côté de moi. J’ai vécu tous les abus émotionnels, mentaux, physiques et sexuels. Je vais vous parler des étapes de mon esprit de victime à survivante. Je le fais pour moi et ma famille. Ces quatre journées avant la CVR, je n’ai pas pu manger. Je pensais aux réactions… En discutant avec une amie, elle m’a dit que c’est pour guérir [Applaudissement de la salle]. Je le fais pour les autres qui ne peuvent pas le faire. J’ai été victime de sévices sexuels de la part d’un membre de ma famille. Je ne comprenais pas. Je ne savais pas ce que cette personne avait vécu. Il était allé au pensionnat […] Je ne savais pas, je vivais donc avec de la colère, de la honte et de la douleur. »

Source : Brieg Capitaine, « Sortir de la violence : La Commission de vérité et de réconciliation du Canada sur les pensionnats indiens », Revue Canadienne Droit Et Société, vol. 32, no. 3, 2017, p. 358 

Malgré les appels à l'action, les excuses officielles du gouvernement canadien et le dédommagement des victimes, plusieurs communautés autochtones vivent avec des traumatismes intergénérationnels. Autrement dit, les survivants des pensionnats portent des séquelles qui affectent leur bien-être individuel et qui se transmettent fréquemment aux générations suivantes. Pour certaines nations, la distance prise entre les jeunes et les ainés freine la transmission de la culture et de la langue.

Question 2 - Déterminer des causes et des conséquences

À l’aide du document 4, indique deux conséquences de la Commission de vérité et réconciliation du Canada.

Les documents

Extrait d’un rapport de l’Assemblée des Premières Nations publié en 2020

« Vous trouverez ci dessous l’évaluation générale de l’Assemblée des Premières Nations concernant les progrès réalisés par le gouvernement du Canada [...] dans la réalisation des objectifs fixés par [...] la Commission de vérité et réconciliation [...].

Une formation de sensibilisation à l’intention des fonctionnaires

Des progrès considérables ont été réalisés dans ce domaine. Les progrès réalisés par l’École de la fonction publique du Canada par la création de sa série d’apprentissages sur les Autochtones pour tous les fonctionnaires fédéraux augmentent les possibilités d’apprentissage, les compétences culturelles et la sensibilisation aux connaissances sur les Premières Nations, ce qui complète cet appel à l’action. [...]

Justice

Peu de progrès ont été réalisés dans ce domaine. Un rapport annuel indiquera et suivra les progrès réalisés dans l’élimination de la surreprésentation des Autochtones en détention. »

Source : Assemblée des Premières Nations, Progrès réalisés dans le cadre des Appels à l’action de la Commission de vérité et réconciliation, 2020, p. 2-3, en ligne sur Assemblée des Premières Nations.

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Cahier de traces