La Politique nationale et les tensions au sein de la fédération canadienne
3. Les relations fédérales-provinciales
3.1. La conférence interprovinciale de 1887
Comprendre les motivations d’Honoré Mercier et des autres premiers ministres provinciaux qui expliquent la tenue de la première conférence interprovinciale de 1887.
Au Québec, la population francophone perçoit la pendaison de Louis Riel comme une trahison du Canada anglais. Honoré Mercier profite de cette indignation pour devenir premier ministre du Québec en 1887, à la tête d’un gouvernement provincial qui entreprend de défendre l’autonomie des Canadiens français.
Pour promouvoir l’autonomie du Québec, Honoré Mercier met sur pied une importante conférence interprovinciale. En 1887, les premiers ministres du Québec, de l’Ontario, du Nouveau-Brunswick, du Manitoba et de la Nouvelle-Écosse se réunissent alors sans la présence de représentants du gouvernement fédéral.
Les provinces souhaitent limiter le pouvoir de désaveu du gouvernement fédéral et obtenir une meilleure répartition des revenus de la fédération au profit des provinces.
Les premiers ministres provinciaux s’entendent sur 24 résolutions allant principalement dans le sens d’une plus grande autonomie des provinces par rapport au gouvernement fédéral, c’est-à-dire à une décentralisation du pouvoir.
Les résolutions seront sans suite concrète du point de vue légal. Toutefois, la rencontre interprovinciale de 1887 a pour effet d’affirmer fortement l’autorité des provinces, et de changer durablement les relations que celles-ci auront dorénavant avec le gouvernement fédéral. C’est une étape importante dans la formation de la fédération canadienne et de sa culture politique.
Cahier de traces