2. Les relations difficiles entre le gouvernement fédéral et les Métis et les Premières Nations

2.2. La Loi sur les Indiens de 1876

 Identifier l’objectif et les mesures de la Loi sur les Indiens de 1876.

Dans la deuxième moitié du 19e siècle, la production industrielle, l'exploitation forestière et l’agriculture constituent le moteur de l’économie canadienne alors que le commerce des fourrures poursuit son déclin. Ce déclin touche les Premières Nations, puisque le gouvernement canadien ne les considère plus comme des partenaires économiques incontournables. Comme en témoignent les traités numérotés, le gouvernement fédéral cherche plutôt à écarter les Premières Nations des terres qu’il veut ouvrir à la colonisation et à l’agriculture.

Description
Source : O.B. Buell, Mistahi maskwa, un chef cri des plaines faisant du commerce (1884), Bibliothèque et Archives Canada, MIKAN 3192491.

En 1876, le gouvernement canadien accentue son contrôle des Premières Nations avec l’adoption de la Loi sur les Indiens. Cette loi a pour objectif d’assimiler les Premières Nations (les Métis et les Inuits en sont exclus) en limitant leur pouvoir politique et économique ainsi qu’en interdisant plusieurs manifestations culturelles autochtones. Pour ce faire, la loi place les membres des Premières Nations sous la tutelle de l’État canadien qui les considère dorénavant comme des personnes mineures.

Source : Stephen Joseph Thompson, Winnipeg Jack, Niisitapiikwan, éclaireur et interprète pour la Police à cheval du Nord-Ouest, Alberta (vers 1890), Musée McCord, MP-0000.359.6. Licence : domaine public.

Plusieurs autres mesures de la Loi sur les Indiens renforcent le pouvoir du gouvernement canadien sur les Premières Nations. Par exemple, cette loi détermine les critères qui font qu’une personne peut être considérée comme un membre des Premières Nations, sans considérer l’avis de celles-ci sur cet enjeu identitaire. Au plan collectif, la loi impose également un mode de gouvernance aux Premières Nations qui ne tient pas compte de leurs structures de pouvoir traditionnelles. En effet, les communautés autochtones doivent désormais instaurer un conseil de bande dont les décisions sont soumises à l’autorité des agents du gouvernement canadien.


Sur le plan territorial, la Loi sur les Indiens renforce le pouvoir du gouvernement canadien sur l’attribution des terres de réserve aux communautés autochtones. Détenues par l’État fédéral, ces terres ne peuvent pas être cédées ou vendues par le conseil de bande et par les résidents des réserves. Pour les autorités canadiennes, les réserves représentent un moyen d’accélérer l’assimilation des Premières Nations en encourageant leur sédentarisation et leur adoption de l’agriculture. La Loi sur les Indiens vise aussi à renforcer l’assimilation des Premières Nations en interdisant plusieurs activités traditionnelles liées à leur spiritualité ou à leur culture.

À la même époque, le gouvernement canadien collabore avec l'Église catholique et certaines Églises protestantes pour intensifier la création de pensionnats. Administrées par des communautés religieuse, ces écoles ont pour objectif d’assimiler, d’évangéliser et d’éduquer les enfants autochtones. En vigueur jusqu’à la fin du 20e siècle, le régime des pensionnats du Canada sépare environ 150 000 enfants issus des Premières Nations de leurs familles, les privant notamment de leur culture et de leur langue maternelle. Les conséquences du régime des pensionnats et les revendications des Premières Nations à leur égard seront abordées plus en profondeur dans les périodes suivantes.

Description
Source : Auteur inconnu, Pensionnat de Morley, Alberta - Orphelinat McDougall (vers 1885-1890), Bibliothèque et Archives Canada, MIKAN 4111787. Licence : domaine public.

La Loi sur les Indiens a pour objectif d’assimiler les Premières Nations (les Métis et les Inuits en sont exclus). Voici des mesures de cette loi :

  • Détermination arbitraire des critères du « statut d’Indien »
  • Mise en tutelle des individus
  • Imposition du conseil de bandes, gérées par des agents du gouvernement
  • Attribution de terres de réserve qui ne peuvent pas être cédées ou vendues
  • Limite sur le plan de l’expression culturelle
Vérifie tes connaissances - L'assimilation des Autochtones

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