1. Population

1.1 L'étude d'une population

Une population, c'est l'ensemble des individus d'une même espèce qui occupe un territoire à un moment précis. Lorsqu'on étudie une population, on évalue sa taille, soit le nombre d'individus, sa densité, soit le  nombre d'individus par unité de surface (ou de volume lorsqu'on parle d'espèces aquatiques), son cycle biologique et sa distribution. On effectue ces recherches pour pouvoir déceler des anomalies chez une espèce avant que celle-ci soit en danger de disparition, ou au contraire, une menace à la survie d'autres espèces. Par exemple, on dénote une baisse du nombre de certaines espèces de tortues au Québec, notamment la tortue mouchetée et la tortue musquée. 

1.2 La distribution d'une population

Pour choisir la méthode la plus efficace pour connaitre la taille d'une population, il faut d'abord s'intéresser à la distribution de celle-ci. On distingue trois types de distribution. 

Distribution en agrégats

Plusieurs espèces ont bien compris le principe que c'est l'union qui fait la force. Ils préfèrent donc se regrouper en troupeaux ou en meutes. Ainsi, il est plus difficile pour un prédateur d'attaquer un troupeau qu'une proie isolée. C'est ce qu'on appelle la distribution en agrégats. Cette distribution est très fréquente dans le règne animal. On la retrouve chez plusieurs espèces de poissons, mais aussi chez plusieurs mammifères comme les bisons, les bernaches ou les gnous, par exemples. Pour plusieurs espèces d'oiseaux, cette distribution leur permet aussi de minimiser l'effort requis pour leur long vol migratoire. Pour les loups, les orques et les hyènes, cette distribution facilite la chasse. 

Distribution aléatoire

Plus fréquente chez les végétaux que chez les animaux, la distribution aléatoire représente un mode de distribution dans lequel les individus sont placés de façon purement aléatoire et imprévisible. Les pins d'une forêt peuvent par exemple former un regroupement à un endroit, mais être plus dispersés ailleurs. La distribution des plantes dépend en grande partie de leur mode de pollinisation qui relève davantage du hasard. 

Distribution uniforme

Beaucoup plus rare, la distribution uniforme est généralement associée à la nidification d'oiseaux qui luttent pour l'espace et les ressources d'un milieu. C'est le cas notamment des fous de Bassan qu'on retrouve à l'île Bonaventure au large de Percé en Gaspésie. C'est aussi le cas pour les colonies de manchots empereurs. 

1.3 La taille d'une population

Pour dénombrer la taille d'une population, on peut utiliser plusieurs méthodes, mais le nombre d'individus et surtout, le déplacement de ceux-ci peuvent constituer un problème. Ainsi, s'il est facile de compter le nombre de séquoias sur un territoire donné, il est plus difficile de compter le nombre de monarques (papillons). Non seulement sont-ils plus nombreux, mais comme ils sont mobiles, comment faire ?


Le comptage direct

La première méthode consiste à simplement compter les individus qui peuplent le territoire. On peut procéder ainsi avec des clichés aériens de troupeau de gros animaux (des éléphants par exemple) ou pour dénombrer des arbres. 


Le comptage par parcelles de terrain

La deuxième méthode consiste à simplement compter les individus qui peuplent un certain nombre de parcelles de terrain et de rapporter ce dénombrement pour l'ensemble du territoire par simple produit croisé. 

Formule

\( \Large {\frac{Taille\ de \ la \ population}{Superficie\ du \ territoire} = \frac{Moyenne\ d'individus \ par \ parcelle }{Superficie\ d'une \ parcelle} } \)

\( \Large{Taille\ de \ la \ population = \frac{Moyenne\ d'individus \ par \ parcelle \times Superficie\ du \ territoire}{Superficie\ d'une \ parcelle} } \)

Le comptage par capture-recapture

La troisième méthode consiste à capturer et à marquer un certain nombre d'individus. Dans un deuxième temps, on capture un certain nombre d'individus et on évalue la proportion des individus marqués parmi ce deuxième échantillon. 

Formule

\( \Large{Taille\ de \ la \ population = \frac{Nombre\ d'individus\ marqués \times Nombre\ d'individus \ capturés \ la \ 2^e\ fois}{Nombre\ d'individus \ marqués\ recapturés} } \)


1.4 La densité d'une population

Sur terre, la densité d'une population s'exprime en divisant le nombre d'individus par la superficie totale du terrain occupé par cette même population. En mer, elle s'exprime en divisant le nombre d'individus par le volume d'eau occupé. 

Formule

\( \Large{Densité\ de \ la \ population = \frac{Nombre\ d'individus }{Superficie\ ou\ volume\ occupé} } \)


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1.5 Les cycles biologiques 

Le cycle biologique d'un individu, c'est l'ensemble des étapes de sa vie de sa naissance à sa mort. L'étude du cycle de vie d'un animal comprend donc l'âge de maturité (âge à laquelle un individu peut se reproduire), le nombre de petits, le temps de gestation, la fréquence de reproduction ou la durée de vie d'un individu. 


Ainsi, le cerf de Virginie peut s'accoupler après à peine sept mois de vie et la durée de gestation est de six à sept mois. La biche donne alors naissance à une portée de un à trois faons. En comparaison, l'éléphant femelle atteint sa maturité sexuelle à neuf ans, la gestation dure plus de 20 mois et il est rare qu'une éléphante ait une protée de plus d'un éléphanteau. De plus, une période de 2 à 5 ans sépare deux accouchements. Chez la souris domestique, la maturité sexuelle est atteinte après à peine une quarantaine de jours, la gestation est d'une vingtaine de jours et on compte généralement 5 à 12 souriceaux par portée. Évidement, l'éléphant vit plus longtemps qu'une souris et a moins de prédateurs, mais il n'en reste pas moins que les informations relatives au cycle de vie de l'animal peuvent expliquer la taille de sa population. Il est aussi important de noter que ces connaissances permettent de lutter pour la préservation de certaines espèces menacées. On peut ainsi limiter les saisons de pêche ou de chasse pour que celles-ci aient le moins d'impact possible sur la taille de la population. 

Naissance Âge de maturité Durée de gestation Nombre de petits par portée Espérance de vie
Souris40 jours20 jours5 à 122 ans
Cerf de Virginie6-7 mois6-7 mois1 à 34-5 ans
Éléphant9 ans (femelle)20 mois140 à 60 ans



1.6 Les fluctuations de la taille d'une population

Plusieurs facteurs peuvent faire fluctuer la taille d'une population. Certains sont liés aux saisons, d'autres à l'apparition d'un nouveau parasite, d'un nouveau prédateur ou d'une nouvelle espèce en compétition pour les ressources du milieu, d'autres encore à la modification de ces mêmes ressources. Les éléments liés à des êtres vivants sont appelés des facteurs biotiques. Les autres, ceux d'origine physique ou chimique, sont dits abiotiques. 

Facteurs biotiques Facteurs abiotiques
- Natalité
- Maladie (parasite, champignon, insecte, algue...)
- Prédation
- Quantité de ressources (oxygène, nutriments, nourriture, eau, espace...)
- Compétition pour les ressources
- Activité humaine 
- Quantité de lumière (turbidité de l'eau)
- pH de l'eau ou du sol
- Température
- Période de sécheresse ou crues importantes
- Épaisseur de la neige
- Force des vents
- Incendie, éruption volcanique.

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Un milieu donné est limité dans ses ressources. Ainsi, le sol de la forêt tempérée a davantage de ressources qu'un sol désertique. On peut donc s'attendre à ce que la flore y soit plus abondante et, par conséquent, la faune aussi. Si le nombre d'individus dépasse la limite du milieu, on assistera inévitablement au déclin de sa population. 


Par exemple, le cerf de Virginie peut se nourrir de certaines plantes qui sont toxiques pour l'humain comme le sumac grimpant (herbe à puce). Cette plante peut provoquer une réaction allergique au simple contact avec la peau. Si on élimine cette plante de nos forêts, on réduit ainsi la nourriture disponible pour le cerf de Virginie et cette diminution des ressources entraînera le déclin de sa population.

Si la diminution des ressources entraîne le déclin d'une population, une augmentation des ressources entraîne quant à elle la croissance d'une population. Ainsi, si une nouvelle espèce de plante est introduite et survit dans un milieu désertique, elle crée ainsi une nouvelle ressource pour les espèces présentes qui, forcément, auront plus de chance de survie et verront leur population augmenter. 

Lorsque les conditions de vie sont stables dans un milieu, on constate une fluctuation cyclique. Ainsi, plus le nombre de proies est élevé, plus le nombre de prédateurs augmente. Comme il y a plus de prédateurs, forcément, le nombre de proies diminue ce qui entraîne un déclin de la population de prédateurs et ainsi de suite. Dans le graphique ci-dessous, on voit les fluctuations du nombre de proies (zèbres) en fonction de celles du nombres de prédateurs (lions). On voit que si le nombre de zèbres est élevé, le nombre de lions sera en croissance. Cette augmentation du nombre de lions engendre un déclin du nombre de zèbres. Comme il y a moins de nourriture pour les lions, la taille de leur population diminuera. 

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