1. Les groupes sociaux

Anecdote Comprendre et distinguer les caractéristiques des groupes sociaux de la seconde moitié du 19e siècle.

Au 19e siècle, la première phase d'industrialisation transforme l’économie et les rapports entre les groupes qui forment la société. En effet, le capitalisme industriel accentue les disparités économiques entre les groupes sociaux, qui s’adaptent à leur réalité en comptant sur l’accumulation de richesse ou l'obtention d’un salaire. Plusieurs individus peinent toutefois à combler leurs besoins, ce qui les pousse à lutter pour améliorer leurs conditions de vie.

Question 1 - Mettre en relation des faits

Consulte le portrait de chacun des quatre personnages ci-dessous. À quel groupe social peux-tu associer chacun d’entre eux?

  1. Pour le savoir, lis chacune des cartes pivotantes pour en apprendre plus sur chacun de ces groupes.
  2. Prends quelques notes sur leurs principales caractéristiques en utilisant le tableau de prise de notes qui t’est fourni plus bas.
  3. Associe chacun des quatre personnages avec le bon groupe social.
prérequis
Mettre en relation des faits
Les personnages

Sir Hugh Allan (1810-1882)

Né en Écosse, Allan arrive à Montréal en 1826. L’entreprise d’importation à laquelle il est associée, la H. & A. Allan Company, devient la plus importante firme de transport transatlantique de passagers, de biens manufacturés et de matières premières au Canada. Il investit également dans le domaine ferroviaire et devient un important banquier et un spéculateur foncier. Il crée le premier véritable empire commercial et industriel canadien.

Description
Source : William Notman, Sir Hugh Allan (1871), Musée McCord, I-63540. Licence : Creative Commons (BY-NC-ND).

François-Xavier Picard, dit Tahourenché (1810-1883)

Grand Chef de 1870 à 1883, Tahourenche fut un chef important dans l’histoire des Hurons-Wendat. Sous son règne, il aide ses compatriotes à faire face à d’importants changements, tels la fin de la chasse comme activité principale et son remplacement par une économie basée sur l’artisanat et le petit commerce. Résistant à l’assimilation culturelle, il renforce la culture huronne en faisant revivre certaines traditions de sa nation.

Description
Source : George William Ellison, Paul Tahourenché, grand chef des Hurons de Lorette (1863), Bibliothèque et Archives nationales du Québec, P1000,S4,D83,PP37. Licence : domaine public.

Félicité Angers, dite « Laure Conan » (1845-1924)

Vers la fin des années 1870, Félicité Angers devient l’une des premières romancières canadiennes-françaises. Elle écrit sous le nom de plume de Laure Conan. Issue d’une famille de commerçants de La Malbaie, elle publie en 1882 son oeuvre la plus importante, Angéline de Montbrun, considérée comme le premier roman psychologique québécois. Il s’agit d’un jalon important dans l’apparition d’une littérature canadienne-française.

Description
Source : Auteur inconnu, Laure Conan (vers 1870), Bibliothèque et Archives nationales du Québec, P1000,S4,D83,PC103. Licence : domaine public.

Edward Connolly (personnage hypothétique)

Fuyant la famine qui sévit alors en Irlande, Edward Connolly émigre au Canada en 1847, avec sa femme Ann et ses sept enfants. Après avoir passé quelque temps en quarantaine à Grosse-Île, il s’installe dans le quartier Champlain à Québec où résident beaucoup de ses compatriotes. En 1851, âgé de 40 ans, il travaille sur les quais du port comme débardeur aux côtés de son fils aîné James, âgé de 20 ans.

Description
Source : Wm. Notman & Son, Rue du Petit-Champlain, Québec (vers 1890), Musée McCord, VIEW 2335.0. Licence : Creative Commons (BY-NC-ND).
TAB4----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
TAB5----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Cahier de traces

Conseil techno

Tu peux cliquer sur les groupes sociaux pour consulter le verso d'une carte pivotante.

La bourgeoisie industrielle

Le capitalisme fait émerger un nouveau groupe social, la bourgeoisie industrielle. Cette élite est plutôt urbaine, anglophone et protestante, mais plusieurs francophones en font également partie.

La bourgeoisie industrielle

Elle détient les moyens de production et le capital. Elle contrôle la finance, le commerce, l'industrie et ses membres s’impliquent en politique. Plusieurs immigrants provenant du Royaume-Uni, parviennent à se tailler une place de choix dans ce groupe social. Enfin, les femmes de la bourgeoisie industrielle assument un rôle social par le financement d’organisations charitables qui offrent de l’aide aux personnes démunies.

La bourgeoisie professionnelle

Cette classe rassemble les membres des professions libérales, mais aussi les marchands et les membres du clergé.

La bourgeoisie professionnelle

La bourgeoisie professionnelle, dont l’existence se consolide au cours du 19e siècle, est composée en bonne partie de francophones. Ils vivent autant dans les milieux urbains que ruraux. Quant aux femmes de la bourgeoisie professionnelle qui ont reçu une instruction, elles sont actives dans le milieu culturel. Elles s’investissent notamment dans le domaine de l’écrit ou de l’éducation, devenant journalistes, écrivaines, professeures, artistes, etc.

Les ouvriers qualifiés

Héritiers des artisans de l’ère préindustrielle, les ouvriers qualifiés disposent d’un savoir-faire les rendant capables de réaliser des tâches particulières comme la manipulation des machines d’impression par les typographes.

Les ouvriers qualifiés

Parmi les ouvriers qualifiés, plusieurs proviennent d’Angleterre ou d’Écosse. Ils trouvent rapidement des emplois dans les manufactures. Plus recherchés et plus difficiles à remplacer en raison de leurs compétences, ils ont un plus grand poids de négociation auprès de leurs patrons. Dès le début du 19e siècle, des travailleurs qualifiés se regroupent en fonction de leurs corps de métiers afin de défendre leurs intérêts. Ils fondent ainsi les premières associations ouvrières du Québec, ancêtres des syndicats.

Les ouvriers non qualifiés

Apparus avec l’industrialisation, les ouvriers non qualifiés sont employés dans les manufactures des villes. Ces ouvriers sans formation travaillent dans des conditions de travail difficiles et disposent de peu de droits parce qu’ils sont facilement remplaçables.

Les ouvriers non qualifiés

Ces travailleurs sont surtout Canadiens français et Irlandais. Fuyant la Grande famine d’Irlande (1845-1852), les Irlandais forment une main-d'œuvre bon marché dans les chantiers de construction à Montréal, dans l’industrie du bois en Mauricie, et dans la construction navale à Québec. À la fin du siècle, des Juifs d’Europe de l’est et des Italiens s’ajoutent à ce groupe.

Les ouvriers non qualifiés : les enfants

À mesure que s’industrialise le Canada dans la seconde moitié du 19e siècle, beaucoup d’enfants non scolarisés sont engagés pour travailler dans les manufactures des villes.

Les ouvriers non qualifiés : les enfants

Ceux-ci sont encore moins bien payés que les femmes et ils occupent des emplois où leur petite taille est un atout. Leur nombre diminue toutefois à mesure que la fréquentation scolaire augmente progressivement, surtout après 1870, alors que plusieurs écoles sont ouvertes au Québec.

Les agriculteurs

Les agriculteurs représentent une grande partie de la population. Si certains exploitants agricoles sont prospères et jouissent de vastes étendues de terre à cultiver, d’autres agriculteurs possèdent de plus petites terres, ce qui les voue à une vie modeste.

Les agriculteurs

À mesure que l’agriculture se mécanise, la production des cultivateurs se destine principalement au marché. Plusieurs agriculteurs ne possèdent pas leur propre lopin de terre, les obligeant à aller de ferme en ferme en quête de travail salarié. Dans les régions comme l’Outaouais, la Mauricie et le Saguenay, les agriculteurs tirent un revenu d’appoint de l’exploitation forestière durant la saison hivernale.

Les seigneurs

Les seigneurs font partie de l’élite de la société canadienne depuis le Régime français. Ils tirent leurs revenus de l’exploitation de leur seigneurie et forment une noblesse locale jouissant d’un fort prestige.

Les seigneurs

Toutefois, leur pouvoir décline à mesure qu’émerge le capitalisme industriel auquel ils participent peu. Ce qui restait de leurs privilèges disparait en 1854 avec l’abolition du régime seigneurial. En contrepartie, le gouvernement remet une somme considérable aux seigneurs. Par ailleurs, les seigneurs demeurent propriétaires de leur domaine et des terres qu’ils n’ont pas concédées.

Les Autochtones

Le terme « Autochtones » englobe trois groupes distincts : les Premières Nations, les Inuits et les Métis.

Les Autochtones

Les Premières Nations regroupent l’ensemble des premiers peuples d’Amérique du Nord. Les Inuits forment une nation qui vit dans l’Arctique canadien. Les Métis sont les descendants d’unions mixtes entre des membres Premières Nations et des colons d’origine européenne. Ceux-ci forment la Nation métisse qui occupe la région des Prairies depuis le 18e siècle.
Cahier de traces

Remplis le tableau afin de faire ressortir les caractéristiques principales des groupes sociaux de la population entre 1840 et 1896.