1. Les contaminants de l'hydrosphère (STE)

1.1 Les plastiques et les vortex océaniques

Comme on l'a vu dans la station précédente, les courants de surface de l'Atlantique Nord forment un immense tourbillon, ou vortex, qui tourne dans le sens horaire dans l'Atlantique Nord et dans le sens anti-horaire dans l'Atlantique Sud. L'océan Atlantique n'est pas le seul à avoir ce type de vortex. En vérité, il en existe 5 sur la planète, soit deux dans l'océan Atlantique, deux dans l'océan Pacifique et un dans l'océan Indien. Lorsqu'ils ne sont pas rejetés sur les côtes, les déchets flottants comme les sacs ou les bouteilles de plastique sont piégés dans ce vortex créant ainsi des amas de détritus qui, de plus en plus, font l'objet de recherche. En effet, comme les plastiques résistent généralement bien au temps et à la dégradation des eaux de mer, ils peuvent non seulement voyager, mais ils peuvent aussi blesser la faune océanique. Pire encore, une fois dégradés, les plastiques sont ingérés par les animaux qui prennent des petites billes de plastiques pour de la nourriture. Leurs effets sur les écosystèmes sont alors encore plus dévastateurs. 

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Carte des cinq vortex océaniques

1.2 Les principaux contaminants

Les contaminants de l'eau sont des produits hydrosolubles (qui peuvent se dissoudre dans l'eau) qui sont souvent transportés par les eaux de ruissellement et par la nappe phréatique jusqu'aux rivières, aux lacs, aux mers et aux océans. Ainsi, ils proviennent souvent d'une contamination du sol ou de l'air dont les constituants dissouts dans les pluies voyagent au gré des eaux de ruissellement.

1.2.1 Les contaminants organiques

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Comme les sols, les lacs, les rivières et les eaux souterraines peuvent être contaminés par des contaminants organiques. L'usage de fumier et de lisier, qui servent à enrichir le sol, contaminent aussi les eaux. Les rejets d'eaux usées, les fosses septiques défectueuses et l'enfouissement des déchets sont aussi une source de pollution organique. En effet, les excréments humains et ceux des animaux contiennent des microorganismes potentiellement pathogènes. De plus, les engrais, qu'ils soient chimiques ou naturels, libèrent des phosphates et des nitrates qui sont la cause principale de l'eutrophisation des lacs. 

À plus grande échelle, certains contaminants sont plus persistants et se dégradent plus difficilement dans la nature. On les appelle les produits organiques persistants (POP). Ils proviennent des insecticides et des pesticides, mais aussi de certaines industries qui utilisent des solvants et des sites d'enfouissement de déchets. Ces POP sont ingérés par les organismes vivants et remontent la chaîne alimentaire. Ces derniers sont des substances potentiellement cancérigènes. 

Les industries émettent aussi du SO2 et du NOX qui, au contact de l'atmosphère, se transforment en acide sulfurique et en acide nitrique et retombent au sol sous forme de pluies acides. Celles-ci nuisent non seulement aux écosystèmes des lacs et des rivières, mais elles nuisent aussi aux océans. En effet, l'acidité des pluies abaisse le pH océanique, ce qui contribue à dissoudre les coraux et les coquilles des animaux marins. Rappelez-vous que ce sont ces mêmes animaux qui utilisent le dioxyde de carbone, l'amène au fond au moment de leur mort et le piège dans les sédiments (rappel du cycle du carbone). Ils jouent donc un rôle important dans la lutte à la réduction des gaz à effet de serre. 

Finalement, l'extraction, le transport et le raffinage des produits pétroliers peuvent aussi être une source de contamination. En mer, le pétrole est retiré du plancher océanique à l'aide d'immenses plateformes, puis il est transporté par bateau. Or, les technologies d'extraction sont complexes en haute mer et les fuites peuvent être difficiles à colmater. Les pertes de pétrole ainsi engendrées peuvent nuire aux écosystèmes vivant dans les océans et sur les côtes et créer des marées noires. Sur le continent, l'extraction est généralement plus simple, mais les sources de contamination sont tout de même bien présentes. L'exploitation des sables bitumineux, entre autres, peut contaminer le sol et la nappe phréatique. Le transport par oléoduc du pétrole n'est pas sans risque et si les fuites sont plus faciles à colmater qu'en haute mer, elles peuvent être difficiles à détecter. Le transport par camion ou par train peut aussi être la cause de contamination des eaux lors d'incidents malheureux. Si l'usage de technologies liées à la biodégradation (rappel des biotechnologies) peut réduire les conséquences d'une telle contamination, il n'en demeure pas moins qu'il est difficile de retirer l'ensemble du contaminant et que, comme on l'a dit plus tôt, les fuites sont parfois difficiles à détecter et à colmater. 

1.2.2 Les contaminants inorganiques

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Les contaminants inorganiques sont habituellement des métaux lourds (plomb, zinc, mercure, arsenic, nickel cadmium) issus du lessivage de sols contaminés. Ainsi, la pluie et le ruissellement transportent les contaminants issus de l'activité minière, de l'activité industrielle, de l'enfouissement des déchets ou de la dégradation de réservoirs souterrains mal entretenus ou laissés à l'abandon. Le principal danger d'une telle contamination est que ces métaux sont ingérés par les organismes vivants, remontent la chaîne alimentaire et affectent le système nerveux des individus contaminés. L'inondation de vastes territoires dans le cadre de la mise en place de réservoirs retenus par les barrages hydroélectriques peut aussi mener à la contamination de l'eau contenue dans ces réservoirs et des écosystèmes qui s'y établissent. 

1.2.3 Les contaminants nucléaires

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Comme pour les contaminants inorganiques, les contaminants nucléaires proviennent généralement du lessivage des sols par l'eau de pluie. Les poussières et particules radioactives proviennent habituellement de l'activité minière et des résidus miniers, mais ils peuvent aussi venir de la retombée de poussières provenant d'usage d'armes atomiques ou d'incidents dans des centrales nucléaires. 

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