2. Le néonationalisme québécois

2.4. Le néonationalisme : le renouvellement de la fédération canadienne

Nommer les principaux acteurs qui défendent le renouvellement de la fédération canadienne, décrire leurs objectifs principaux et les moyens qu’ils utilisent pour atteindre leurs objectifs. 

Au moment où le mouvement indépendantiste cherche à faire du Québec un pays souverain, de nombreux politiciens œuvrent pour que la province reste au sein du Canada. Ces derniers prônent le maintien de la fédération canadienne et ils soutiennent que le gouvernement provincial peut défendre les intérêts de la population québécoise face au gouvernement fédéral.

Pour assurer la défense de des intérêts du Québec, les gouvernements de Daniel Johnson, Jean-Jacques Bertrand et Robert Bourassa multiplient leurs interventions dans les champs de compétence provinciaux, comme l’éducation, la santé et les services sociaux. Ces gouvernements accentuent ainsi le rôle de l’État dans la société québécoise, ce qui témoigne de leur adhésion à l’un des principaux objectifs du néonationalisme.

Description
Source : Antoine Désilets, Robert Bourassa [à gauche, chef du Parti libéral du Québec] (1970), Bibliothèque et Archives nationales du Québec, P697,S1,SS1,SSS16,D12. Licence : Creative Commons (BY-NC-ND).
Question 10 - Dégager des différences et des similitudes

En quoi la position de ces deux acteurs sur le statut du Québec dans le Canada est-elle différente?

Les documents

Extrait d’un rapport publié en 1964 par le Rassemblement pour l’indépendance nationale (RIN)

« Depuis que la Confédération existe, la nation canadienne-française a consacré une grande partie de ses énergies à lutter contre l’assimilation et contre la centralisation fédérale. [...] Dans cette optique, l’indépendance du Québec et la seule formule qui règle une fois pour toutes le problème de la coexistence des deux nations [...] Avec l’indépendance, tout conflit qui opposerait le Québec et le Canada serait situé sur le plan international entre deux peuples égaux devant le monde, au lieu d’être une simple « crise interne » entre le plus faible [le Canada français] et le plus fort [le Canada anglais]. »

Source : Rassemblement pour l’indépendance nationale (RIN), Mémoire du Rassemblement pour l’indépendance nationale au comité parlementaire de la constitution, sans lieu, 1964, p. 30-31.

Opinion exprimée en 1965 dans un livre publié par Daniel Johnson, chef du parti de l’Union nationale

« Nous avons vu que la cause principale de nos difficultés présentes réside dans l’absence d’une constitution adaptée aux réalités politiques et sociologiques du Canada moderne. [...] La seule façon d’y parvenir est de rédiger un nouveau texte dont la base soit la reconnaissance des deux nations, qui ait assez de souplesse pour nous laisser évoluer à notre guise [...].

J’estime qu’on ne doit pas, a priori, rejeter la solution séparatiste. [...] Toutefois, dans la perspective ouverte par la création du comité parlementaire de la Constitution, je préfère, pour ma part, avant de me résoudre à l’ultime recours du séparatisme, tenter tout ce qui peut encore être tenté, pour que la nation canadienne-française puisse se sentir chez elle, comme dans une véritable patrie, dans la totalité du Canada. »

Source : Daniel Johnson, Égalité ou indépendance, Ottawa, Éditions Renaissance, 1965, p. 83, 90, 105 et 109.

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Cahier de traces

Dans les années 1960 et 1970, plusieurs membres de l'Union nationale et du Parti libéral proposent de repenser la fédération canadienne pour élargir les champs de compétence provinciaux et pour accorder un statut particulier au Québec. Autrement dit, ces politiciens revendiquent une décentralisation du pouvoir afin de renforcer l’État québécois et une reconnaissance juridique de la nation québécoise afin de soutenir son affirmation.

Rappel : Constitution

Le renouvellement de la fédération canadienne nécessite toutefois la modification de la Constitution canadienne, une loi fondamentale qui relève alors toujours du parlement britannique. Les gouvernements unioniste et libéral participent donc aux négociations entre le gouvernement fédéral et les provinces pour rapatrier la Constitution au Canada, mais les deux paliers de gouvernement ne s’entendent pas sur les conditions du rapatriement.

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