2. L’État québécois et le domaine social

À partir de l’exemple de la mise en place de l’État-providence au Canada, décrire la mise en place de l’État-providence au Québec et le processus de laïcisation de l’État québécois.

Dans la foulée de la Grande dépression et de la Seconde Guerre mondiale, le gouvernement canadien s’inspire des principes de l’État-providence pour venir en aide aux travailleurs. Par exemple, le gouvernement fédéral s’appuie sur la prospérité qu’engendre l’économie de guerre pour adopter la Loi sur l’assurance-chômage en 1940. En plus d’encadrer la main-d’œuvre en temps de guerre, cette loi permet d’atténuer les répercussions des cycles économiques en procurant une aide financière aux travailleurs qui perdent leur emploi. 

Dès la fin du conflit mondial, de plus en plus de politiciens souhaitent élargir la portée de l’État-providence en accentuant la prise en charge du domaine social par le gouvernement canadien. Des années 1950 aux années 1970, ce gouvernement élabore ainsi un filet de sécurité sociale.

Quelques politiques sociales du gouvernement fédéral entre 1950 et 1970

  • Allocations familiales (1944) : montant d’argent versé aux familles en fonction du nombre et de l’âge de leurs enfants.
  • Pensions de vieillesse (1951) : montant d’argent versé aux personnes retraitées de 65 ans et plus.
  • Assurance-hospitalisation (1957) : financement offert par le gouvernement fédéral aux provinces afin de rendre les soins hospitaliers et les services diagnostiques gratuits pour tous.
  • Assistance publique (1966) : régime par lequel le gouvernement fédéral fournit 50% du financement des programmes d’aide sociale des provinces.
  • Assurance maladie (1966) : élargissement du programme d’assurance-hospitalisation pour couvrir aussi les frais de consultation auprès d’un médecin.
Description
Source : Paul Girard, Préparation d'un étalage sur l'assurance-hospitalisation pour diverses expositions. Hôtel-Dieu de Montréal (1961), Bibliothèque et Archives nationales du Québec, E6,S7,SS1,D610336-610343. Licence : Creative Commons (BY-NC-ND).
Description
Source : Adrien Hubert, Inauguration d'un centre communautaire par le ministre des Affaires sociales, Denis Lazure, Boucherville (1979), Bibliothèque et Archives nationales du Québec, E6,S7,SS1,D790671. Licence : Creative Commons (BY-NC-ND).

Le gouvernement québécois juge que les politiques fédérales empiètent sur les compétences provinciales, ce qui le motive à adopter ses propres mesures sociales progressistes. Au sein d’une société québécoise qui se laïcise, les programmes fédéraux et leurs équivalents provinciaux favorisent le bien-être de la collectivité et ils réduisent la dépendance des individus envers la charité privée. Témoignant du changement dans les mentalités, l’aide aux personnes dans le besoin représente désormais un droit qui relève la dignité humaine plus qu’un privilège qui relève du mérite individuel ou de la ferveur religieuse.

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