La vie économique au début du 20e siècle
2. La deuxième phase d’industrialisation
2.3. La situation des travailleurs et des travailleuses au début du 20e siècle
Déterminer les changements et les continuités dans le mouvement syndical et la situation des travailleuses au début du 20e siècle.
La prospérité économique qui accompagne la deuxième phase d’industrialisation profite de manière inégale à la population. Tout comme aux débuts du capitalisme industriel, la bourgeoisie dispose de la quasi-totalité des bénéfices engendrés. Les ouvriers et les ouvrières, qui sont de plus en plus nombreux, doivent plutôt composer avec des conditions de vie et de travail difficiles. La plupart d’entre eux travaillent 60 heures par semaine pour de maigres salaires qui leur permettent rarement de se sortir de la pauvreté. Les ouvrières, quant à elles, continuent de faire face au quotidien à une foule d’inégalités qui découlent du rôle attendu des femmes dans la société industrielle.
Vérifie tes connaissances - Retour sur les conditions de vie et de travail des ouvriers au 19e siècle
Le mouvement syndical
Cahier de traces
Question 8 - Établir des liens de causalité
Comment la réaction de l’Église catholique face aux syndicats américains entraîne-t-elle la naissance d’une nouvelle organisation syndicale?
Dans ta réponse, tu dois préciser les éléments suivants et les lier entre eux :
- la présence des syndicats américains au Québec;
- la position de l’Église catholique face aux syndicats américains;
- la naissance d’une nouvelle organisation syndicale.
Il y a deux documents qui ne sont pas liés à la réponse et qui doivent être écartés.
Cahier de traces
La législation ouvrière
Au début du 20e siècle, les ouvriers et les ouvrières endurent toujours des conditions de travail très difficiles qu'ils remettent en question par l’entremise des syndicats. Pour améliorer ces conditions, les organisations ouvrières et féminines exercent des pressions sur les gouvernements municipaux, provinciaux et fédéral. Ces gouvernements mettent en place des lois qui visent notamment à limiter le travail des femmes et des enfants, éviter les accidents, améliorer les conditions d'hygiène, augmenter les salaires et régler les conflits de travail.
En 1900, le gouvernement canadien institue un ministère du Travail et adopte la Loi sur l’arbitrage lors des conflits de travail. Le Québec adopte des lois prévoyant une indemnisation en cas d’accident de travail en 1909 et en 1928. Souhaitant limiter le travail des enfants et encourager la persévérance scolaire, le Québec fixe l’âge minimum pour travailler à 14 ans en 1914. Afin d’assurer le respect de la législation relative aux conditions de travail, la province embauche aussi des inspecteurs et des inspectrices.
Les femmes sur le marché du travail
Les conditions de vie et de travail difficiles avec lesquelles les femmes doivent composer suscitent la mise sur pied d’organisations féminines telles que la Fédération nationale Saint-Jean-Baptiste (FNSJB). Fondée en 1907 par Marie Lacoste Gérin-Lajoie et Caroline Dessaulles-Béique, cette organisation œuvre dans une variété de domaines qui touchent la condition féminine, comme l’hygiène, la santé, l’instruction et le travail. Son action est donc beaucoup plus large que celle d’un syndicat.
La FNSJB compte notamment des associations professionnelles qui regroupent les travailleuses selon leur secteur d’emploi : bureaux, manufactures, magasins, écoles ou maisons privées. Ces associations ont pour objectif de défendre les intérêts des femmes, mais aussi de les éduquer en leur offrant entre autres des cours du soir. En 1914, la FNSJB fonde un Comité d’assistance pour le travail qui vise à aider les chômeuses à se trouver un emploi et à fournir une aide d’urgence aux travailleuses. Les militantes exigent aussi que le gouvernement établisse un salaire minimum et que le Code civil soit réformé de sorte à ce que les femmes mariées puissent gérer leur salaire.
Bien que la FNSJB milite pour améliorer les conditions des travailleuses, elle ne valorise cependant pas le travail des femmes mariées à l’extérieur de la maison, sauf en cas de grande nécessité. En fait, les militantes féministes de l’époque adhèrent à ce qu’on appelle le féminisme maternaliste, c’est-à-dire un féminisme faisant la promotion du rôle traditionnel des femmes en tant que mères.