3. Les relations difficiles entre le gouvernement fédéral et les Métis et les Premières Nations

3.1. Le soulèvement de la Rivière-Rouge et la création du Manitoba

 Décrire les évènements qui ont mené à la création du Manitoba.

À partir de 1869, Louis Riel s’impose comme une figure publique des Métis et en devient porte-parole. Afin de protéger les droits et la culture métis , Riel considère que la colonie doit joindre la fédération canadienne en tant que province. Il insiste auprès d’Ottawa pour que cette intégration soit négociée avec la participation des Métis et des autres groupes autochtones et d’origine européenne qui peuplent la colonie. Le gouvernement fédéral dirigé par John A. Macdonald ignore ces demandes.

Description
Source : Auteur inconnu, Conseil de Louis Riel , (1869-1870), Société historique de Saint-Boniface, SHSB 5009. Licence : image utilisée avec la permission de la SHSB, tous droits réservés.
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Source : William James Topley, À l’intérieur de Upper Fort Garry (1878), Bibliothèque et Archives Canada, MIKAN 3304153. Licence : domaine public.

Le 2 novembre 1869, Riel prend la tête d’une troupe de 400 cavaliers. Ils s’emparent de Fort Garry, poste de traite principal de la Compagnie de la Baie d’Hudson et contrôlent ainsi l’accès vers le Territoire du Nord-Ouest. Cela force le gouvernement canadien à négocier avec les Métis l’entrée de la colonie dans la fédération canadienne. Le 8 décembre, Riel obtient la formation d’un gouvernement provisoire et parvient à négocier l’adhésion de la colonie à la fédération canadienne, en échange d’une reconnaissance des droits territoriaux, linguistiques et religieux des Métis et leur autonomie politique. Riel remet Fort Garry à la Compagnie de la Baie d’Hudson et tâche de maintenir la paix.

Après des négociations entre les représentants métis et le gouvernement fédéral, la Loi sur le Manitoba est votée en mai 1870.

La plupart des demandes des Métis leur sont accordées, comme le bilinguisme des institutions, et la nouvelle province voit le jour le 15 juillet 1870. Par contre, le gouvernement fédéral conserve le pouvoir sur l’administration des terres et la gestion des ressources. Les Métis se voient réserver un total de 1 400 000 acres de terres (5 600 kilomètres carrés) par Ottawa. Or, seulement environ 15% de ceux qui ont réclamé leur dû sont parvenus à composer avec la complexité du système administratif et à devenir propriétaires. En 2019, certains Métis affirment que leurs ancêtres ont été floués et revendiquent devant les tribunaux la propriété d’une partie de ces terres.

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Source : James Lockhart, Compagnie de la Baie d’Hudson, Fort Garry, colonie de la Rivière-Rouge (1868), Bibliothèque et Archives Canada, MIKAN 2928360. Licence : domaine public.
Portrait cartographique
 Cahier de traces

Question 9 - Dégager des différences et des similitudes

Indique ce qui est différent dans la manière dont les documents 7 et 8 présentent le personnage de Louis Riel.

Les documents

Extrait d’une lettre écrite en 1869 par Soeur Mary A. Curran du couvent des Soeurs Grises de Saint-Boniface (colonie de la Rivière-Rouge)

« Louis Riel est visiblement l'élu de Dieu pour sauver son pays; il se regarde comme le faible instrument de la providence et fait l'admiration de tous. Il se met toujours au premier poste lorsqu'il y a danger et se tient prêt à la mort, à laquelle il s'attend à tout moment. »

Source : Soeur Mary A. Curran, « Lettre du 2 novembre 1869 », citée dans Élisabeth De Moissac, « Les Soeurs Grises et les évènements de 1869-1870 », La vie religieuse au Manitoba, vol. 37, 1970, p. 223, en ligne sur érudit.org.

Déclaration prononcée en 1870 par Alexander Mackenzie, député à la Chambre des communes du Canada

« Nous devons défendre la justice et la suprématie britanniques dans ce pays avant de communiquer avec des rebelles. J’ai lu quelque part que Riel a émis des décrets et s’est approprié le pouvoir suprême, assumant les fonctions d’un gouvernement non pas provisoire mais permanent [...]. »

Source : Alexander Mackenzie, « Rivière-Rouge », 6 avril 1870, Débats de la Chambre des communes (troisième session, première législature), 1870, p. 896, en ligne sur Ressources parlementaires historiques canadiennes.

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 Cahier de traces