3. Les conditions de vie et de travail

3.3. Les conditions de vie des Premières Nations

Anecdote Décrire les conditions de vie des Premières Nations dans la deuxième moitié du 19e siècle.

Au 19e siècle, le déclin de la traite des fourrures atténue les relations commerciales entre les peuples autochtones et les colons d’origine européenne. De plus, l’essor de l’industrie forestière a un impact important sur les nations autochtones puisque leurs territoires sont souvent occupés par des exploitants forestiers et des squatters (des colons non autorisés).

Description
Source : Alphonse Boivin, « Une famille de Montagnais », Le Monde illustré, vol. 12, no 595, 21 septembre 1895, p. 317, Bibliothèque et Archives nationales du Québec, notice 0002748667. Licence : domaine public.

Ces changements perturbent les activités économiques des Premières Nations comme la chasse, la pêche et le piégeage. Conséquemment, les Autochtones ont de plus en plus de mal à assurer leur subsistance et se retrouvent fréquemment en situation de pauvreté. Ces difficultés entrainent à leur tour un déclin démographique au sein des populations autochtones.

Les réserves au Bas-Canada

Mécontentes de leur situation, plusieurs Premières Nations réclament la protection de leurs territoires auprès des autorités politiques. Malgré la création de réserves au Bas-Canada en 1851, les Premières Nations continuent de vivre sur leurs territoires, qui sont beaucoup plus vastes que les terres attribuées par le gouvernement. Ces réserves sont mises en place dans le but d’écarter les Premières Nations des terres convoitées par les Blancs pour l’exploitation forestière et la colonisation. Les autorités politiques créent également ces réserves pour assimiler les Premières Nations et leur faire abandonner leur culture traditionnelle.

Les églises catholiques et protestantes continuent d’envoyer des prêtres missionnaires auprès des Premières Nations dans l’espoir de les convertir au christianisme. Les autorités religieuses encouragent également les Premières Nations à délaisser leur mode de vie nomade ou semi-nomade en vue de pratiquer l’agriculture près des réserves. Malgré ces pressions, les Premières Nations continuent de chasser et de pêcher sur leurs territoires traditionnels et demeurent réticentes à se tourner vers l’agriculture. En été, les peuples autochtones vivent sur les réserves du Bas-Canada pour participer à des activités économiques comme le travail salarié (exploitation forestière, chantiers de construction) ou l’artisanat commercial.

Dans certains cas, la diversification des activités économiques permet aux Premières Nations de prendre part à l’économie industrielle, ce qui ne s'accompagne pas nécessairement d’une amélioration de leurs conditions de vie.

Anecdote Cahier de traces

Anecdote Question 6 - Dégager des différences et des similitudes

À l’aide des documents suivants, compare la manière dont des  membres des Premières Nations perçoivent leur situation dans les années 1840 et la manière dont certains représentants des autorités britanniques la décrivent. En quoi ces deux descriptions sont-elles différentes?

Les documents

Extrait d’une pétition écrite par des Algonquins et des Népissingues (membres des Premières nations) en 1845

« Nous étions riches autrefois, rien ne nous manquait : les forêts étaient peuplées d’animaux de toute espèce dont nous vendions les dépouilles bien cher à l’avide marchand; cela nous donnait le moyen de suffire à nos besoins et à ceux de nos enfants. Mais il n’en est plus ainsi maintenant. Les blancs s’établissent de tous côtés sur nos terres; et où l’on ne cultive pas, les gens des chantiers sont là pour détruire et faire fuir les animaux qui restent dans le petit espace de terre que l’on ne nous a pas encore ravi. Nos familles sont sans moyen de subsistance et nous ne savons pas où chercher de quoi vivre. Nous sommes réduits à la plus grande détresse. Nous voulons imiter les blancs. C’est pourquoi nous demandons un terrain pour cultiver. »

Source : « Pétition des Algonquins et des Népissingues », 1845, citée dans Alain Beaulieu, Les Autochtones du Québec. Des premières alliances aux revendications contemporaines, Québec et Montréal, Musée de la civilisation/Édition Fides, 2000, p. 67.

Extrait d’une lettre écrite en 1841 par Lord Sydenham, gouverneur de l’Amérique du Nord britannique

« Les tentatives faites pour combiner un système de tutelle avec [l]’établissement de ces peuplades dans des parties civilisées du pays, ne produisent que des embarras pour le Gouvernement et des dépenses à la Couronne; ce système entraîne avec lui le gaspillage des ressources de la Province, et fait du tort aux Sauvages eux-mêmes. Ainsi placé, l’indigène se dépouille de toutes les bonnes qualités qu’il possède dans l’état Sauvage, et n’acquiert que les vices de la civilisation. Il ne devient ni meilleur citoyen, ni meilleur cultivateur ou artisan. Il se fait ivrogne ou débauché; et ses femmes et sa famille suivent son exemple. Il occupe de bonnes terres, sans aucun profit pour lui-même et au détriment du pays. Il cause des embarras infinis au Gouvernement, et n’ajoute rien soit à la richesse, ou à l’industrie, ou à la défense du pays. »

Source : « Lettre de Lord Sydenham, gouverneur en chef de l’Amérique du Nord britannique, à Lord Russell, secrétaire aux colonies à Londres », 22 juillet 1841, citée dans M. Lavoie et D. Vaugeois (éd.), L’impasse amérindienne : trois commissions d’enquête à l’origine d’une politique de tutelle et d’assimilation, Québec, Septentrion, 2010, 498 p.

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Anecdote Cahier de traces