3. L'industrie forestière

Anecdote Expliquer comment la mécanisation amenée par l'industrialisation transforme l’exploitation forestière.

Au 19e siècle, l’exploitation des ressources forestières devient un pilier fondamental de l’économie canadienne. Elle remplace alors le commerce des fourrures, une ressource qui avait été le moteur de l’économie coloniale depuis la Nouvelle-France. Pour soutenir l’expansion de l’industrie forestière, le gouvernement québécois concède de plus en plus de terres publiques aux entreprises privées, qui peuvent y exploiter les forêts en échange d’un montant d’argent. Jusqu’à la fin du 19e siècle, la province du Québec tire d’ailleurs entre 25% et 30% de ses revenus des concessions forestières.

Dans la première moitié du 19e siècle, le Québec produit surtout du bois équarri qui est exporté en très grande quantité vers le Royaume-Uni. Ce tronc d’arbre taillé à angle droit pour lui donner une forme carrée est facile à assembler en radeaux sur les rivières et à transporter sur les navires à destination de l’Europe.

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Source : William Notman, Aboutement de bois équarri  (1872), Musée McCord, I-76312. Licence : Creative Commons (BY-NC-ND).
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Source : Wm. Notman, Piles de bois d'oeuvre  (1872), Musée McCord, I-78902. Licence : Creative Commons (BY-NC-ND).

Dans la deuxième moitié du 19e siècle, la production de bois de sciage prend un essor important. Grâce aux nombreuses scieries qui font leur apparition, le bois équarri est transformé en planches et en madriers pour l’industrie de la construction. Ces scieries, installées à proximité des cours d’eau, peuvent utiliser l’énergie hydraulique pour actionner la lame des scies. Le bois de sciage est surtout exporté vers le marché des États-Unis.

La mécanisation de l’exploitation forestière facilite et accélère la production du bois de sciage. En effet, en plus de l’énergie hydraulique, les scieries utilisent également la combustion du charbon pour produire de la vapeur et actionner de nouvelles sortes de scies (circulaires et à ruban). Cela augmente grandement la production des scieries et permet de tirer profit de l’expansion du marché américain.

Vérifie tes connaissances - Produits du bois

Les sources :

  • Wm. Notman & Son, Piles de bois d'oeuvre à la scierie, Daley's Siding, QC (1916), Musée McCord, VIEW-5870. Licence : Creative Commons (BY-NC-ND).
  • William Notman, Bois équarri prêt à être expédié, Québec, QC (1872), Musée McCord, I-76313. Licence : Creative Commons (BY-NC-ND).

Dans la seconde moitié du 19e siècle, les scieries se multiplient le long des cours d’eau. En 1851, le Bas-Canada compte un peu plus de 1000 scieries employant environ 3600 personnes. À l’aube du 20e siècle, le nombre de scieries grimpe à plus de 1800, fournissant du travail à plus de 13 000 personnes. Le rôle joué par les cours d’eau dans le transport et dans la transformation du bois oriente l’emprise de l’industrie forestière sur le territoire québécois. En effet, les régions exploitées bordent généralement des cours d’eau comme les rivières Saguenay, Saint-Maurice et Outaouais. Cela contribue à l’expansion du territoire habité et exploité au-delà de la vallée laurentienne ainsi qu’à l’ouverture de nouvelles régions de colonisation. C’est le cas du Bas-Saint-Laurent, de la Mauricie, du Lac-Saint-Jean, des Laurentides, de l’Outaouais, du Saguenay, du Témiscamingue et de la vallée de la rivière Jacques-Cartier.

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Dans les régions de colonisation, l’emprise de l’industrie forestière et l’arrivée massive de bûcherons perturbent les territoires des Premières Nations. D’une part, l’exploitation forestière contribue à la dégradation des milieux de vie du gros gibier, ce qui prive les communautés autochtones des ressources de chasse essentielles à leur alimentation et à la confection de vêtements. De l’autre, les bûcherons chassent fréquemment le petit gibier et déclenchent parfois des incendies forestiers, ce qui entrave la participation des communautés autochtones au commerce des fourrures.

Afin d’obtenir un dédommagement pour le territoire perdu au profit de l’exploitation forestière, les Premières Nations multiplient les demandes pour la création de territoires réservés, appelés réserves. Les réserves sont des territoires qui appartiennent au gouvernement du Canada et qui sont mis à la disposition des Autochtones. En 1851, le gouvernement de la Province du Canada répond à ces revendications en adoptant une loi qui attribue plus de 900 kilomètres carrés de terres aux Premières Nations. L’octroi de ces terres mène à la création de réserves pour les communautés algonquine, atikamekw, montagnaise, micmaque, huronne-wendat et malécite.

Anecdote  Question 7 - Mettre en relation des faits

Parmi les documents ci-dessous, lequel témoigne des liens entre l’industrie forestière et le processus d’industrialisation? Justifie ta réponse en faisant référence au texte que tu viens de lire.

Les documents
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Source : Auteur inconnu, Attelages de chevaux tirant des grumes en hiver (vers 1895), Musée McCord, MP-0000.25.910. Licence : Creative Commons (BY-NC-ND).
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Source : Auteur inconnu, Ouverture des estacades. Flottage du bois (1925), Centre interuniversitaire d’études québécoises, Collection René-Hardy, Fonds Groupe de recherche sur la Mauricie, Série Forêt, N60-365. Licence : image utilisée avec la permission du Centre interuniversitaire d’études québécoises, tous droits réservés
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Source : Auteur inconnu, Chutes de Massawippi et moulin à scie, Cantons de l'Est, Qc (vers 1865), Musée McCord, MP-1982.157. Licence : Creative Commons (BY-NC-ND).
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Source : William Notman, Scies circulaires, scierie Wright, Batson & Currier (?), rivière des Outaouais, Ont.-QC (1872), Musée McCord, I-78899. Licence : Creative Commons (BY-NC-ND).
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Anecdote Cahier de traces