L’immigration et l’urbanisation au début du 20e siècle
2. La politique intérieure du Canada au début du 20e siècle
2.1. Une ère libérale entre 1896 et 1911
Caractériser l’ère libérale de 1896 à 1911
Wilfrid Laurier, chef du Parti libéral du Canada depuis 1887, devient premier ministre du Canada en 1896. Sa victoire sur les conservateurs est notamment attribuable à l’appui que lui ont réservé de nombreux Canadiens français. Ceux-ci croient voir en Laurier le héros de la minorité francophone du Canada. Laurier gouverne le Canada jusqu’en 1911, et ses quinze années au pouvoir sont marquées par une volonté de consolider la fédération et d’unifier la nation canadienne. Pour y arriver, Wilfrid Laurier propose des compromis entre les positions divergentes des Canadiens anglais et des Canadiens français.
Le développement économique
Au plan du développement économique, les libéraux poursuivent essentiellement les mêmes politiques que les conservateurs. Le gouvernement de Laurier continue notamment d’encourager le développement ferroviaire. En 1910, trois chemins de fer transcontinentaux se partagent ainsi l’immense marché du transport d’est en ouest : le Canadien Pacifique, le Canadien Nord et le Grand Tronc. Ces trois tracés contribuent à relier l’immense territoire canadien.
Néanmoins, les libéraux divergent légèrement de la politique tarifaire des conservateurs. Sans pour autant abolir les tarifs douaniers, ils les diminuent légèrement pour les importations qui proviennent de pays alliés de l’Empire britannique. L’objectif de cette décision est de faire un compromis entre la position des défenseurs du libre-échange et celle des adeptes du protectionnisme.
Associe les énoncés à la bonne photographie.
Les sources :
- William James Topley, Le très honorable sir Wilfrid Laurier, premier ministre du Canada de 1896 à 1911 (1906), Bibliothèque et Archives Canada, MIKAN 3622966. Licence : domaine public.
- William James Topley, Sir John A. Macdonald (vers 1883), Bibliothèque et Archives Canada, MIKAN 3218735. Licence : domaine public.
Les pouvoirs fiscaux
En vertu de l’Acte de l’Amérique du Nord britannique (AANB), le gouvernement fédéral a des pouvoirs fiscaux plus étendus que ceux des provinces puisqu’il a des dépenses plus importantes que celles-ci. En effet, le gouvernement canadien a des pouvoirs de taxation qui lui permettent de percevoir des taxes et des impôts sur les activités commerciales ainsi que les revenus des personnes. Durant la Première Guerre mondiale, ce sont ces pouvoirs de taxation qui lui permettent d’établir un impôt sur le revenu pour financer l’effort militaire.
Au début du 20e siècle, les dépenses des provinces augmentent rapidement, ce qui les pousse à se tourner vers le gouvernement fédéral afin d’obtenir plus de financement. Pour répondre à cette demande, Wilfrid Laurier convient d’augmenter le montant d’argent que le fédéral transfère chaque année aux provinces. En 1907, le gouvernement canadien modifie donc l’AANB pour que le montant auquel chaque province a droit soit établi en fonction de la taille de sa population. Au Québec, le montant octroyé annuellement passe de 1 086 000$ en 1906 à 1 686 000$ en 1907, ce qui représente une augmentation de 64 %.