2. Les impérialistes et les nationalistes

2.1. La guerre des Boers (1899-1902) et l’autonomie du Canada

  Identifier la position des impérialistes et des nationalistes canadiens-français sur la guerre des Boers.

Au début du 20e siècle, l’Empire britannique cherche à consolider sa prédominance sur les territoires qu’il contrôle et sur les autres puissances européennes. Cet impérialisme l’entraine dans des conflits armés pour lesquels il demande l’aide de ses colonies ou de ses dominions, dont le Canada. Ce dernier dépend toujours du Royaume-Uni en matière de politique extérieure, mais le gouvernement canadien conserve néanmoins la liberté de déterminer s’il souhaite ou non participer activement aux conflits britanniques.

La guerre des Boers (1899-1902)

Au Canada, le déclenchement de la guerre des Boers en Afrique du Sud met en lumière les divisions qui existent entre les nationalistes canadien-français et les impérialistes. En 1899, le Royaume-Uni, qui convoite les ressources d’or et de diamants des républiques afrikaners (aussi appelés boers), déplace des troupes près de leur frontière. La guerre des Boers s’amorce lorsque les Afrikaners attaquent les avant-postes britanniques. La participation du Canada à cette guerre fait l’objet d’un vif débat.

Portrait cartographique

Pour les nationalistes canadien-français, il est hors de question que les Canadiens participent à cette guerre pour venir en aide au Royaume-Uni. Henri Bourassa, qui incarne l’opinion publique francophone, s’y oppose farouchement étant donné que cette guerre ne concerne en rien le Canada et qu’il juge que la volonté du Royaume-Uni de mettre la main sur les ressources des Afrikaners est illégitime. De leur côté, les impérialistes exercent des pressions sur le gouvernement fédéral pour qu’il participe à l’intervention militaire de l’Empire britannique en Afrique du Sud, comme le demande la métropole. Selon eux, le Canada bénéficie de la puissance de l’Empire britannique au niveau politique et économique. Il a donc tout intérêt à le soutenir.

Wilfrid Laurier, premier ministre du Canada entre 1896 et 1911, n’est pas favorable à une participation canadienne, mais il tente de composer avec les positions divergentes des nationalistes canadien-français et des impérialistes. En fin de compte, le gouvernement libéral de Laurier propose un compromis : le Canada enverra des troupes composées uniquement de volontaires.

Description
Source : Arthur H. Hider, Canadiens à la bataille de Paardeberg (1901), Bibliothèque et Archives Canada, MIKAN 2993542. Licence : domaine public.

Au total, près de 8 000 soldats canadiens servent au sein de l’armée britannique. La guerre des Boers se termine en 1902 par la défaite des Afrikaners ainsi que par l’annexion de la république du Transvaal et de l’État libre d’Orange à l’Empire britannique. En participant à cette guerre étrangère en envoyant des soldats volontaires, le Canada s’implique dans les grands enjeux géopolitiques internationaux pour la première fois de son histoire.

Durant son mandat, le gouvernement de Laurier trouve d’ailleurs plusieurs compromis entre les positions impérialistes et nationalistes en ce qui concerne les relations du Canada avec l’Empire britannique. Ce gouvernement souhaite conserver les liens impériaux préexistants, tout en permettant au Canada de développer progressivement une plus grande autonomie.

Vérifie tes connaissances - Guerre des Boers