La politique canadienne au début du 20e siècle
2. Les impérialistes et les nationalistes
Identifier les caractéristiques des idéologies nationalistes au tournant du 20e siècle.
Au tournant du 20e siècle, le Canada fait partie d’un vaste empire qui s’étend jusqu’aux confins du monde : des Caraïbes à l’Afrique, du Moyen-Orient à l’Asie du Sud-Est, jusqu’aux Indes et en Australie. Depuis l’adoption de l’Acte de l’Amérique du Nord britannique en 1867, le Dominion du Canada exerce sa pleine autonomie en matière intérieure, ce qui inclut des champs de compétence comme l’impôt, la monnaie ou les droits de douane. Toutefois, il demeure une possession britannique et sa politique extérieure est la responsabilité de Londres, c’est-à-dire tout ce qui touche au commerce extérieur ou aux relations internationales.
Vérifie tes connaissances - Empire britannique
Associe les entités politiques au bon endroit sur la carte.
Source : Société canadienne des postes, Noël 1898 - L’Empire que nous détenons est plus vaste que jamais, A.D. 448-A.D. 1898 (1898), Bibliothèque et Archives Canada, MIKAN 2242614. Licence : image utilisée avec la permission de la Société canadienne des postes, tous droits réservés.
Question 1 - Établir des faits
Découvre deux idéologies qui cohabitent au Canada au début du 20e siècle à l’aide d’extraits de l’époque. Pour chacune de ces idéologies, dégage une caractéristique par document. Quelle valeur ou quel principe est défendu par l’auteur? Utilise ton cahier de traces pour noter les caractéristiques que tu relèves dans chaque document.
Première idéologie
Les documents
Extrait d’un article de journal écrit en 1904 par Henri Bourassa, homme politique et co-fondateur du parti de la Ligue nationaliste canadienne, une association qui vise à défendre l’autonomie du Canada dans l’Empire britannique et l’autonomie des provinces à l’intérieur du Canada
« La patrie pour nous c’est le Canada tout entier, c’est-à-dire une fédération de races distinctes et de provinces autonomes. La nation que nous voulons voir se développer c’est la nation canadienne, composée des Canadiens français et des Canadiens anglais, c’est-à-dire de deux éléments séparés par la langue et la religion, et par les dispositions légales nécessaires à la conservation de leurs traditions respectives [...]. »
Source : Henri Bourassa, « Réponse amicale à la ‘Vérité’ » Le Nationaliste, 3 avril 1904, p. 2, en ligne sur Bibliothèque et Archives nationales du Québec, notice 0000082804.
Extrait d’un article de journal écrit en 1915 par Henri Bourassa, homme politique et co-fondateur du parti de la Ligue nationaliste canadienne
« Aucune race, aucune nation n’a le droit de réclamer la suprématie du monde. L’Angleterre n’a pas [...] le droit d’appeler ses colonies à lui assurer l’empire des mers [...]. [...] J’affirme aujourd’hui [...] que c’est notre droit et notre devoir d’affirmer que la jeune nation canadienne [...] doit poursuivre sur la terre d’Amérique une carrière libre, une carrière pacifique, se fortifier chez elle, développer ses institutions, accroitre ses forces, et chercher son avenir sans se lier par l’âme et par le corps au sort des nations de l’Europe, sans sacrifier la vie et le sang de ses enfants pour aider à régler les conflits du monde. »
Source : Henri Bourassa, Le 5e anniversaire du Devoir, Montréal, Le Devoir, 1915, p. 44-45, en ligne sur Archive.org.
Deuxième idéologie
Les documents
Extrait d’un discours prononcé en 1907 par Clive Philipps-Wolley, vice-président de la Ligue navale au Canada, responsable d’encourager le développement des forces de la marine au Canada
« Je crois que l’Empire britannique est l’œuvre ultime de la race britannique; l’expression de l’idéal britannique; [...].
Si nous sommes Britanniques, les guerres de l’Empire sont nos guerres. Si nous ne sommes pas prêts à nous battre à l’appel de l’Empire, alors nous ne sommes pas Britanniques. En tant que Britanniques, nous devons bien sûr attaquer ceux qui sont en guerre contre notre Empire, et les simples mots de notre Parlement ne sauveront pas [notre Empire]. »
Source : Clive Philipps-Wolley, « La question navale canadienne », 14 mai 1907, dans James A. Boutilier (ed.), The Royal Canadian Navy in Retrospect, 1910-1968, Vancouver, University of British Columbia Press, 1982, p. 19, en ligne sur Archive.org.
Citation d’Albert Henry George Grey, gouverneur général du Canada de 1904 à 1911
« C’est parce que je considère l’Empire britannique comme l’instrument le plus puissant qui ait jamais été conçu pour répandre les bénédictions de l’égalité des droits, de la justice impériale, du service chrétien et de la vraie galanterie, que je considère aussi le fait de se proclamer citoyen britannique et de disposer du pouvoir de mettre ses services à la disposition du roi [...] comme le plus grand privilège qui puisse être accordé à un homme. »
Source : Albert Henry George Grey, cité dans John Cowan, Canada’s Governor-General. Lord Monck to General Vanier, Toronto, York Publishing Co Ltd, 1965, p. 90. Traduction libre par le service national du RÉCIT du domaine de l’univers social.
Cahier de traces
Question 2
Maintenant que tu as dégagé les principales caractéristiques des deux idéologies qui cohabitent au Canada, trouve le nom de chacune d’entre elles en consultant les vidéos.