La Grande dépression et la Seconde Guerre mondiale

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Cours: Le Tremplin - Histoire du Québec et du Canada • 4e secondaire • 2022-2023 - Adapté
Livre: La Grande dépression et la Seconde Guerre mondiale
Imprimé par: Visiteur anonyme
Date: jeudi 17 octobre 2024, 06:09

1. Introduction

Dans ce chapitre, tu travailleras la compétence 2 du programme d’histoire du Québec et du Canada (interpréter une réalité sociale). Une grande attention sera portée à l’analyse des changements qui surviennent dans le rôle de l’État à une époque où le Canada et le Québec traversent des épisodes marquants : la crise économique des années 1930, souvent appelée « Grande dépression », et la Seconde Guerre mondiale.

astuce  Question d'enquête

Comment le rôle de l’État se transforme-t-il durant la Grande dépression et la Seconde Guerre mondiale?

La production finale que tu devras réaliser dans ce chapitre prendra la forme d’un tableau dans lequel tu expliqueras les changements qui surviennent dans le rôle de l’État entre 1929 et 1945.

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Le chapitre est divisé en deux parties. La première porte sur la période de la Grande dépression des années 1930 et la deuxième porte sur la participation du Canada à la Seconde Guerre mondiale de 1939 à 1945.

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Dans chacune des parties du chapitre, tu devras d’abord analyser un ensemble de documents afin de dégager toi-même des éléments de réponse à la question d’enquête. Un texte de synthèse te permettra ensuite de valider et de compléter tes réponses.

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Bien que le rôle de l’État soit examiné de manière plus soutenue, le contenu du chapitre dépasse ce sujet. Par exemple, tu apprendras aussi des choses sur les conditions de vie de la population pendant la crise économique et la guerre.

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 Cahier de traces

2. La Grande dépression des années 1930

Les années 1920 se caractérisent par une période de prospérité économique découlant de l’essor du capitalisme industriel. Les entreprises augmentent leur production, ce qui crée une diminution du taux de chômage. L’accès au crédit est plus facile, ce qui favorise l’acquisition de biens de consommation. Le niveau de vie de la population canadienne augmente. De plus en plus de gens investissent en bourse en achetant des actions. Encouragés par la force de l’économie, plusieurs investisseurs n’hésitent pas à faire de la spéculation boursière. À la fin des années 1920, la surproduction de biens et la spéculation financière entrainent l’économie mondiale dans une chute sans précédent.

Description
Source : Auteur inconnu, « La panique dans toutes les Bourses d’Amérique », Le Devoir, 24 octobre 1929, p. 3, en ligne sur Bibliothèque et Archives nationales du Québec, notice 0005226335. Licence : image utilisée avec la permission du Devoir, tous droits réservés.

Au début des années 1930, la Grande dépression s'amorce dans les pays industrialisés, plongeant des millions de personnes dans la pauvreté à travers le monde. Afin d’atténuer les effets de cette crise économique au Canada, les différents paliers de gouvernements mettent en place des mesures pour soutenir la population et relancer la production industrielle. La Grande dépression mène également à une remise en question plus générale du capitalisme en tant que système économique puisqu’il s’accompagne invariablement d’inégalités et de périodes de crise.

Vérifie tes connaissances - Retour sur les années 1920

2.1. Le déclenchement de la crise économique, ses causes et ses conséquences

 Déterminer les causes et les conséquences de la crise économique des années 1930.
Les causes de la crise économique

Au cours des années 1920, la production industrielle américaine monte en flèche et augmente de 50 %. Cette croissance élevée fait en sorte que la quantité de biens produits en vient à dépasser les besoins et la capacité d’achat de la population. Vers la fin de la décennie, la surproduction est telle que les industries sont incapables de vendre une part importante de ce qu'elles fabriquent. Ceci fait diminuer les prix ainsi que la valeur des entreprises à la bourse.

Après des années de croissance économique ininterrompue, le cours de la bourse de New York s’effondre brutalement le 24 octobre 1929. Dans les jours qui suivent, le krach boursier entraine la chute du prix des actions et la faillite de nombreuses entreprises. La plupart des investisseurs craignent de perdre l’argent qu’ils ont investi et décident de vendre leurs actions, ce qui entraine un ralentissement économique allant bien au-delà des marchés boursiers.

Les États-Unis et la plupart des pays capitalistes sont ensuite plongés dans une profonde dépression économique dont les effets se font sentir sur les populations jusqu’au déclenchement de la Seconde Guerre mondiale.

Les conséquences de la crise économique au Canada et au Québec
Description
Source : Auteur inconnu, Toronto, vue de la salle des marchés, bourse de Toronto (entre 1939 et 1951), Bibliothèque et Archives Canada, MIKAN 4315539. Licence : domaine public.

Les fermetures d’entreprises aux États-Unis ont rapidement des effets au Canada. La situation observée à New York suscite rapidement des craintes du côté des bourses de Toronto et de Montréal. Sur ces marchés boursiers, les investisseurs s’empressent de vendre leurs actions avant que leur valeur ne diminue, ce qui marque le début de la crise économique au Canada et au Québec.

Au Canada, les échanges commerciaux internationaux ralentissent, ce qui engendre une diminution des exportations de plusieurs produits, dont le blé et les pâtes et papiers. Au Québec, les secteurs les plus durement touchés sont ceux de la forêt et des mines. De plus, la valeur de la production manufacturière chute de 45 % entre 1929 et 1933.

La principale conséquence de ce ralentissement économique est l’augmentation fulgurante du nombre de personnes sans emploi. En effet, juste avant le krach, le taux de chômage ne touche que 3,9 % de la population active syndiquée du Québec. À la fin de 1929, le nombre de chômeurs atteint les 14,5 % et monte à près de 30 % en 1931.

Description
Source des données : Claude Larivière, Crise économique et contrôle social (1929-1937) : le cas de Montréal, Montréal, Éd. coopératives A. St-Martin, 1977, p. 11.
Description
Source : Auteur inconnu, Personnes mangeant dans une soupe populaire (1931), Bibliothèque et Archives Canada, MIKAN 3623601. Licence : domaine public.

La situation engendre son lot de misère et les conditions de vie se dégradent. Plusieurs familles sont contraintes de partager un même logement tandis que les soupes populaires et les refuges se multiplient. Initialement, les gouvernements fédéral et provinciaux n’interviennent pas directement pour diminuer le chômage et ses conséquences.

Les politiques de sécurité sociale qui assurent des protections en cas de difficultés n’existent pratiquement pas à l’époque. L’État se contente en général d’accorder des subventions aux organismes de charité qui s’occupent des personnes pauvres.

Cahier de traces

2.2. Une remise en question du capitalisme

 Décrire les idéologies sociopolitiques et les théories économiques qui émergent au Canada dans la foulée de la Grande dépression et relever des acteurs qui les ont développées ou défendues.

Dans la société du début du 20e siècle influencée par le libéralisme, l’individu est seul responsable de lui-même. S’il n’est plus capable de subvenir à ses propres besoins, il devient alors la responsabilité de sa famille. Toutefois, les problèmes sociaux majeurs créés par la Grande dépression révèlent les limites de cette idéologie. Les cycles économiques qui caractérisent le capitalisme sont de moins en moins perçus comme naturels ou inévitables. Face à ces constats, certaines idéologies et théories économiques alternatives gagnent en popularité partout dans le monde occidental.

Les idéologies sociopolitiques
Le communisme

Pour les communistes, la solution à la Grande dépression et à l’ensemble des inégalités socioéconomiques passe par l’abolition du capitalisme et du libéralisme. Ils souhaitent remplacer ce système par une société sans classe sociale dans laquelle l’économie est gérée par l’État et orientée vers les besoins de la collectivité.

Description
Source : Auteur inconnu, Membres du Parti communiste du Canada lors d’un défilé du 1er mai en Colombie-Britannique (vers 1930), Vancouver Public Library , 8787. Licence : domaine public.

Cette idéologie demeure très marginale au Canada, puisqu’elle est considérée illégale pendant la majorité des années 1930. Au Québec, le communisme trouve peu d’écho chez les Canadiens français puisque l’Église catholique s’oppose avec ferveur à cette idéologie qui fait notamment la promotion de l’athéisme.

Communisme
Vérifie tes connaissances - Communisme

Le clérico-nationalisme

Au Québec, la Grande dépression provoque plutôt un renouveau du clérico-nationalisme.

En 1933, des penseurs religieux et laïques regroupés au sein de l’École sociale populaire publient le Programme de restauration sociale où ils proposent un système économique qui n’est ni capitaliste ni communiste.

Description
Source : B.J. Déry, Religieux devant le Séminaire Diocésain d'Ottawa (vers 1920), Bibliothèque et Archives nationales du Québec , P62,S1,P5. Licence : domaine public.

Ce programme prône la mise en place d’une société dans laquelle les classes sociales coopèrent les unes avec les autres au sein d’organisations désignées en tant que « corporations ». Il propose également une plus grande intervention de l’État dans l’économie afin d’assurer une juste redistribution des richesses. Le système de corporations ne sera jamais implanté au Québec, mais certains politiciens s'inspireront des propositions du Programme de restauration sociale, comme Adélard Godbout avec la nationalisation de l’électricité en 1944.

Clérico-nationalisme
Le fascisme

Les difficultés économiques causées par la Grande dépression sont un terrain propice à l’émergence d’idéologies extrémistes comme le fascisme, qui est défendu au Québec par le journaliste Adrien Arcand. Il fonde le Parti national social chrétien au niveau provincial en 1934 ainsi que le Parti de l'unité nationale au niveau fédéral en 1935, le tout en s’inspirant de la pensée d’Adolf Hitler.

Description
Source : Auteur inconnu, Rassemblement du Parti national social chrétien dans une salle située au 4040 rue St-Antoine à Montréal (vers 1938), Archives juives canadiennes Alex Dworkin, PC1-3-77J-2. Licence : image utilisée avec la permission des Archives juives canadiennes Alex Dworkin, tous droits réservés.

L’action politique d’Adrien Arcand demeure toutefois très marginale et attire bien peu de sympathisants. Ses idées ne se concrétiseront jamais puisque son mouvement est déclaré illégal en 1940, soit peu de temps après le début de la Seconde Guerre mondiale au cours de laquelle le Canada combat les régimes fascistes en Europe.

Vérifie tes connaissances - Idéologies sociopolitiques

Associe chacune des idéologies et son défenseur à sa définition.

Une nouvelle théorie économique
Le keynésianisme

L’économiste britannique John Maynard Keynes perçoit lui aussi les failles du capitalisme, mais il ne le remet pas entièrement en question. Il suggère plutôt qu’il est nécessaire que l’État intervienne afin de garantir la relance de l’économie plutôt que de subir les crises qui caractérisent le capitalisme en espérant qu’elles se résoudront par elles-mêmes. À partir des années 1930, cette théorie économique influence les gouvernements fédéral, provinciaux et municipaux. Dans les années 1940, le gouvernement canadien multiplie les politiques visant à assurer la stabilité de l’économie ainsi que l’accès à des programmes de sécurité sociale.

Keynésianisme
Question 2 - Mettre en relation des faits

Explique en quoi la mesure mise en place par le gouvernement canadien présentée dans le document 5 est inspirée du keynésianisme?

Extrait d’un article de journal sur une mesure économique et sociale mise en place par le gouvernement canadien

« Le Parlement a pris une mesure importante, au mois d'août dernier, en adoptant la Loi sur l’assurance-chômage [...]. Le plan d’assurance-chômage protégera plus de deux millions d’ouvriers, soit quatre-vingts pourcent de toutes les personnes qui travaillent pour gagner leur vie au Canada. [...] Pendant une période de dépression, quand les ouvriers sont sans travail par centaines de mille, l'assurance-chômage est un facteur important dans le maintien du pouvoir d'achat du consommateur, et de cette manière elle stabilise les affaires dans toute l’étendue du pays. [...] »

Source : Auteur inconnu, « Assurance-chômage », Le Clairon, 18 juillet 1941, p. 1 et 2, en ligne sur Bibliothèque et Archives nationales du Québec, notice 0000165382.

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Cahier de traces

2.3. Les mesures adoptées par les gouvernements

Décrire les mesures adoptées par le gouvernement fédéral, le gouvernement provincial et les gouvernements municipaux afin de limiter les effets négatifs de la Grande dépression.
 Question 3 - Établir des faits

Pour chacun des documents 6 à 9, indique la mesure adoptée pour venir en aide à la population et le ou les paliers de gouvernement qui mettent en place les mesures évoquées.

Extrait d’un article de journal publié en 1933

« [...] des familles [...] ont  été  établies  dans  les  cantons  de  Villemontel,  de  Rémigny,  de  Désandrouins  et  de  Montbeillard, en Abitibi et au Témiscamingue,  conformément à  cette po­litique que l’on a appelée le plan Gordon et qui pourvoit à une contribution fédérale, provinciale et municipale de $200 cha­cune pour l'établissement des chômeurs sur [des terres de colonisation] ».

Source du texte : Auteur inconnu, « La colonisation de la Province de Québec », L’Écho du St-Maurice, 21 décembre 1933, p. 6, en ligne sur Bibliothèque et Archives nationales du Québec, notice 000008239.

Description
Source de l’image : Eugène Gagné, Maison de colon, canton Bédard (1935), Bibliothèque et Archives nationales du Québec, E6,S7,SS1,P2226. Licence : Creative Commons (BY-NC-ND).

Extrait d’un texte de synthèse écrit par une historienne

« Partout, la première mesure adoptée [...] est l’organisation de travaux publics financés pour moitié par les municipalités et que paient, pour l’autre moitié, Ottawa et Québec. C’est ainsi qu’au cours de ces années [...] sont construits des bâtiments publics, aménagés des parcs et réalisés surtout d’importants travaux de voiries et d’infrastructure. À Montréal même, ces travaux comprennent la pose et la réparation d'égouts, la construction de tunnels, d’aqueducs, d’usines de pompage et de traitement de l’eau, de postes de police et de casernes de pompiers, de bains publics et de cliniques municipales. »

Source du texte : Sylvie Taschereau, « Les années dures de la crise », dans Dany Fougères (dir.), Histoire de Montréal et de sa région. Tome II. De 1930 à nos jours, Québec, Presses de l’Université Laval, 2012, p. 821.

Extrait d’un rapport publié en 1933 par Ivan Vallée, sous-ministre des travaux publics du Québec

« Le secours direct [...] [est] une contribution pour fournir aux personnes dans le besoin la nourriture, le vêtement, le chauffage et l’abri ou l’équivalent en quantité suffisante pour empêcher une trop grande misère. »

Description

Source du texte et des données : Ivan Vallée, « Rapport de l'administration provinciale des secours », cité dans Auteur inconnu, « Ce qu’ont coûté trois années de chômage », Le Canada, 25 janvier 1933, p. 1, en ligne sur Bibliothèque et Archives nationales du Québec, notice 0000082235.

Extrait d’un article de journal datant de 1933

« Hier avant-midi, quarante-huit chômeurs sont partis pour le camp [de travail] de Valcartier. On sait que ce camp est organisé par le gouvernement fédéral [...]. Pour le travail qu’ils donnent, ils reçoivent la nourriture, le vêtement et le logement. Toutes les charges en reviennent au gouvernement fédéral. »

Source du texte : Auteur inconnu, « Nos chômeurs célibataires à Valcartier », Le Bien public, 15 août 1933, p. 8, en ligne sur Bibliothèque et Archives nationales du Québec, notice 0000164337.

Description
Source de l’image : Ministère de la défense nationale, Construction d’une route au camp de travail de Valcartier (1933), Bibliothèque et Archives Canada, MIKAN 3578091. Licence : domaine public.
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 Question 4 - Déterminer des changements et des continuités

Est-ce que le rôle de l’État se maintient ou change entre 1896 et 1945? Justifie ta réponse à l’aide d’un fait et d’un repère de temps tirés des documents 6 à 9.

Cahier de traces

2.4. Les caractéristiques des mesures adoptées par les gouvernements

Décrire les mesures adoptées par le gouvernement fédéral, le gouvernement provincial et les gouvernements municipaux afin de limiter les effets négatifs de la Grande dépression.

Dans les mois qui suivent le krach boursier, le gouvernement fédéral dirigé par William Lyon Mackenzie King reste convaincu que la sécurité sociale est la responsabilité des provinces. Ce dernier n’entend d’ailleurs pas intervenir pour aider les chômeurs, une décision qui contribue à sa défaite aux élections fédérales de 1930, remportées par le Parti conservateur de Richard Bedford Bennett.

Ayant fait de la lutte au chômage une de ses principales promesses électorales, Bennett alloue des fonds à divers programmes à partir de 1931. Au Québec, le gouvernement de Louis-Alexandre Taschereau tente de redresser l’économie à la fin de l’année 1930 en adoptant la Loi relative à l’aide aux chômeurs qui permet, en travaillant de concert avec les municipalités, la mise en place de travaux publics ainsi que de secours directs.

Les travaux publics et les camps de travail

La mesure privilégiée par les pouvoirs publics afin de venir en aide aux chômeurs est de leur fournir du travail. C’est donc pour cette raison qu’on lance, à partir de 1931, de grands travaux publics financés à parts égales par les trois paliers de gouvernement (fédéral, provincial et les municipalités).

À Montréal, on procède au pavage et à l’élargissement des rues, on construit des équipements importants tels des égouts et des aqueducs, ou encore le jardin botanique. À Québec, on construit le réservoir d’eau potable sous les plaines d’Abraham, le quai de la traverse Québec-Lévis, le Colisée et le Palais Montcalm. À la base militaire de Valcartier près de Québec, le gouvernement fédéral crée un camp de travail dans lequel 1700 hommes célibataires travaillent à des tâches de foresterie.

Description
Source : Auteur inconnu, Conduite d'eau principale sous l'avenue des Pins - calfeutrage des joints (1931), Archives de la Ville de Montréal, CA M001 VM117-Y-1-P2699. Licence : Creative Commons (BY-NC-SA).
Les secours directs
Description
Source : Corporation Rivière-du-Moulin,  2 dollars (1934),  Banque du Canada, 1963.0007.00006.000. Licence : image utilisée avec la permission de la Banque du Canada, tous droits réservés.

Face au chômage qui s’aggrave au début des années 1930, les gouvernements se voient dans l’obligation d’étendre leur aide en octroyant des secours directs, c'est-à-dire de verser de l’argent directement aux chefs de famille sans emploi. La distribution des secours directs se fait par les municipalités, mais les trois paliers de gouvernement s’en partagent les couts également. L’aide n’est cependant pas accessible à tous et son montant est calculé en fonction de plusieurs critères, comme le nombre de personnes à charge pour le chef de famille.

Limité initialement aux frais de nourriture et de chauffage, le secours direct se bonifie graduellement pour couvrir également une partie du loyer, des achats de vêtements, etc. 

Les rations mensuelles allouées pour une famille de cinq personnes par la Commission du chômage, vers 1935
Description
Source des données : Commission du chômage de Montréal,  Renseignements à l’usage des chômeurs nécessiteux et des propriétaire, vers 1935, p. 10-11, cité par Denyse Baillargeon,  Ménagères au temps de la Crise, Montréal, Les éditions du remue-ménage, 1993, p. 304.
La colonisation

Afin de permettre aux chômeurs de subvenir à leurs besoins sans dépendre des secours directs, les gouvernements encouragent aussi les familles vivant dans la pauvreté à se tourner vers l’agriculture. En vertu du plan Gordon adopté par le gouvernement fédéral en 1932, les trois paliers de gouvernement financent à parts égales le transport et l’installation de chaque famille désireuse de s’installer sur une terre de colonisation.

Description
Source : Chemin de fer national du Canada, Une famille de colons devant la maison (vers 1930), Bibliothèque et Archives nationales du Québec, P428,S3,SS1,D18,P39. Licence : domaine public. 

La colonisation contribue à peupler et développer certaines régions, notamment l’Abitibi, le Témiscamingue, la Gaspésie et le Bas Saint-Laurent. Ceci dit, les conditions de vie qu’elle engendre sont souvent décevantes pour les colons. Ces derniers se trouvent notamment confrontés à des sols difficiles à cultiver. En conséquence, un grand nombre d’entre eux se détournent de l’agriculture, préférant travailler dans les mines ou la foresterie. D’autres encore retournent en ville chercher du travail.

Le New Deal canadien

En janvier 1935, Richard Bedford Bennett, le premier ministre du Canada, propose une série de réformes inspirées du programme américain de redressement économique qu’on a appelé le New Deal. Dans le but d’apporter un soutien plus durable à l’économie que ce que permettaient les mesures d’aide ponctuelles comme les secours directs, Bennett suggère entre autres de réglementer plus étroitement les conditions de travail et d’instaurer un régime d’assurance-chômage.

Il ne lui sera cependant pas possible de mettre ces idées en application puisque son parti est battu aux élections à l’automne 1935 par le Parti libéral de William Lyon Mackenzie King. De plus, la majorité des propositions de Bennett sont inapplicables parce qu’elles empiètent sur les champs de compétence des provinces. Durant ses derniers mois au pouvoir, il parvient malgré tout à créer la Banque du Canada qui permettra de réglementer la monnaie et le crédit.

À partir des années 1940, la théorie économique du keynésianisme exerce une influence croissante sur le gouvernement fédéral, ce qui mène à l’application de diverses réformes s’inspirant de celles formulées par Bennett.

Cahier de traces

3. La Seconde Guerre mondiale

Situer dans le temps et dans l’espace les grandes étapes de la Seconde Guerre mondiale et déterminer ses effets sur l’économie du Canada.
Le déclenchement de la guerre

La Seconde Guerre mondiale éclate en septembre 1939 lorsque la France et l’Angleterre déclarent la guerre à l’Allemagne après que celle-ci ait envahi la Pologne. Le Canada, autonome depuis le statut de Westminster de 1931, veut prêter assistance à la Grande-Bretagne en s'engageant lui aussi dans le conflit le 10 septembre 1939. Un grand nombre de Canadiens participent donc à cette guerre, qu’ils soient membres des forces armées ou des citoyens restés au pays. D’une durée de six ans, ce conflit qualifié de « total » implique le Canada sur le plan économique, militaire et social.

Description
Source : Lieut. Donald I. Grant, Fantassins du Régiment de la Chaudière assis sur un véhicule blindé M-10 A1 durant l’attaque d’Elbeuf en France (1944), Bibliothèque et Archives Canada, MIKAN 3520748. Licence : domaine public.
Seconde Guerre mondiale
Vérifie tes connaissances - Seconde Guerre mondiale

La relance économique
Description
Source : Nicholas Morant (Office national du film du Canada), Des ouvrières dans l'atelier de fabrication de cartouches de l'usine de l'Arsenal fédéral de St-Malo, Québec (1942), Bibliothèque et Archives Canada, MIKAN 3625256. Licence : domaine public.

Après une décennie de crise économique, l’activité industrielle connait une période de productivité sans précédent au Canada. En effet, la guerre nécessite la fabrication d’une grande quantité d’armes et de munitions, mais aussi de toute une panoplie de véhicules de combat et de transport. L’industrie militaire canadienne produit d’ailleurs environ un million de fusils, 16 000 avions, 65 000 chars d’assaut et plusieurs milliers de navires.

La reprise de la production fait diminuer significativement le taux de chômage qui passe de 11 % à 4 % chez les travailleurs syndiqués entre le début et la fin du conflit mondial. L’activité agricole suit ce mouvement et la fonction publique augmente ses effectifs pour combler les besoins grandissants de l’État. Le déclenchement de la guerre aura donc tôt fait de sortir le Canada de la Grande dépression.

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3.1. L’État canadien pendant la Seconde Guerre mondiale

Décrire les mesures adoptées par le gouvernement canadien pendant la Seconde Guerre mondiale afin de déterminer comment le rôle de l’État a évolué au cours du conflit.
Question 7 - Établir des faits

Lis et analyse les documents 10 à 15. Pour chaque document, note les mesures adoptées par le gouvernement fédéral pendant la Seconde Guerre mondiale et explique de quoi il s’agit.

Les documents

Extrait de règlements publiés en 1942

Le Service sélectif national est mis sur pied en 1942 par le gouvernement fédéral afin d’encadrer le recrutement et le placement du personnel travaillant à la production de guerre.

« 5. Un fonctionnaire du Service sélectif national a le droit : 

  • a) d’ordonner à toute personne de se présenter à son bureau pour une entrevue;
  • b) d’ordonner à toute personne qui a été sans emploi pendant sept jours d’accepter n’importe quel travail convenable;
  • c) d’ordonner à toute personne qui ne travaille qu’une partie du temps d’accepter n’importe quel travail convenable qui l’occupera toute la journée. »

Source : Elliott M. Little et Humphrey Mitchell, « Service Sélectif National. Règlements entrant en vigueur le 1er septembre 1942 », La Gazette du Nord, 4 septembre 1942, p. 2, en ligne sur Bibliothèque et Archives nationales du Québec, notice 0000083475.

Description
Source de l’image : Auteur inconnu, Mesdames s'en vont en guerre - au pas, ménagères, au pas! (entre 1940 et 1941), Bibliothèque et Archives Canada, MIKAN 2846756. Licence : domaine public.

Extrait d’un article de journal paru en 1942

« La campagne nationale de récupération a été inaugurée par le Département des Services de Guerre [du gouvernement fédéral] pour la collection des matériaux de rebut réutilisables sur des bases d'efforts volontaires [...]

Les rebuts d'acier et de fer peuvent être convertis en machines de guerre plus rapidement et plus économiquement plutôt que de se servir du minerai de fer provenant des mines; le   même principe s’applique à toutes les classes de matériel tels que chiffons de toute description, rebuts de papier, bouteilles, caoutchouc, os et  gras. »

Source du texte : Auteur inconnu, « Nouveaux renseignements sur la campagne nationale de récupération », Le Bien public, 9 juillet 1942, p. 7, en ligne sur Bibliothèque et Archives nationales du Québec, notice 0000164337.

Description
Source de l’image : Service national du RÉCIT, domaine de l’univers social. Licence : Creative Commons (BY-NC-SA).

Extrait d’un article de journal faisant état du résultat du plébiscite organisé par le gouvernement fédéral le 27 avril 1942

« Une immense majorité de Canadiens ont libéré la gouvernement King de sa promesse faite aux élections de 1940 de ne pas appliquer le service obligatoire militaire pour outre-mer. Le verdict laisse le gouvernement parfaitement libre d’imposer la conscription pour outre-mer quand il le jugera à propos. La province de Québec a voté très clairement dans le sens négatif mais dans une proportion moindre que le vote affirmatif des autres provinces. »

Source du texte : Presse Canadienne, « Le peuple du Canada libère le gouvernement de sa promesse de ne pas appliquer la conscription pour le service outre-mer », Le Nouvelliste, 28 avril 1942, p. 1, en ligne sur Bibliothèque et Archives nationales du Québec, notice 0004878386.

Extrait d’un article de journal publié en 1942

« L’extension du conflit […] [a] forcé les gouvernements américain et canadien à imposer du rationnement et des restrictions dans plusieurs domaines [...]. Les ménagères doivent se rappeler que l’on ne fabrique plus de laine d’acier, de racleurs métalliques et autres ustensiles servant au nettoyage des casseroles et des poêles. On ne fabriquera pas non plus [...] les articles de décoration et d’ornements de toute espèce, y compris les articles de décoration pour les arbres de Noël. »

Source : Lionel Bertrand, « Les restrictions de guerre », L’Étoile du nord, 19 mars 1942, p. 2, en ligne sur Bibliothèque et Archives nationales du Québec, notice 0000169256.

Extrait d’un texte de synthèse écrit par des historiens

« La loi sur les mesures de guerre, datant du premier conflit mondial, est réactivée. Une première caractéristique de l’intervention étatique est son autoritarisme : le cabinet fédéral peut gouverner par décret, sans passer par le Parlement, il peut réquisitionner tous produits ou services dont l’armée a besoin, faire interner des gens sans procès, établir la censure, limiter les déplacements des personnes. »

Source : Paul-André Linteau, René Durocher, Jean-Claude Robert et François Ricard, Histoire du Québec contemporain, tome II : Le Québec depuis 1930, Montréal, Boréal, 1989, p. 144-146.

Extrait d’un texte de synthèse

« En 1941, le gouvernement fédéral demande aux provinces de lui céder les champs fiscaux des impôts sur le revenu des particuliers et des sociétés. Cette proposition est accompagnée de mesures visant à dédommager les provinces (compensations) qui s’abstiendront de recourir à ces champs fiscaux durant la guerre. Par cette démarche, le gouvernement fédéral espère accroitre suffisamment ses revenus fiscaux pour soutenir son effort de guerre, lui qui fait alors face à des dépassements budgétaires importants. »

Source : Commission sur le déséquilibre fiscal, Le déséquilibre fiscal au Canada : contexte historique, 2002, p.28-29, en ligne sur Bibliothèque de l’Assemblée nationale du Québec.

Cahier de traces

Question 8 - Déterminer des changements et des continuités

Est-ce que le rôle de l’État se maintient ou change entre 1930 et 1945?

Cahier de traces

3.2. L’intervention de l’État canadien pendant la Seconde guerre mondiale

Décrire les mesures adoptées par le gouvernement canadien pendant la Seconde Guerre mondiale afin de déterminer comment le rôle de l’État a évolué au cours du conflit.

Avant même l’entrée en guerre officielle du Canada, le gouvernement fédéral se prépare au conflit en faisant adopter la Loi sur les mesures de guerre le 25 août 1939. Cette loi, qui avait également été utilisée lors de la Première Guerre mondiale, donne des pouvoirs spéciaux à l’État.

Tout au long des six années que dure le conflit, le gouvernement canadien intervient massivement afin d’orchestrer un vaste effort de guerre qui mobilise un grand nombre de ressources humaines et matérielles. Pour financer cet effort de guerre, le gouvernement fédéral adopte notamment la Loi de l'impôt de guerre sur le revenu en 1941. Cet impôt sur le revenu sera maintenu après la fin du conflit pour financer l’État canadien.

Vérifie tes connaissances - Gouvernement de guerre

Question 9 - Établir des faits

Choisis une affiche de propagande canadienne de la Seconde Guerre mondiale. Que t’apprends l’affiche sur le rôle du gouvernement canadien pendant la Seconde Guerre mondiale?

Analyse documentaire
Les documents
Description
Source : Lionel Bell Jameson, Une indiscrétion peut causer une catastrophe (entre 1939 et 1945), Direction des bibliothèques de l’Université de Montréal, AFG2.15.15. Licence : Utilisation permise à des fins de recherche, d'étude et d'enseignement.
Description
Source : Ministère des Munitions et des Approvisionnements, Économisez le charbon : une pelletée sur cinq (entre 1939 et 1945), Direction des bibliothèques de l’Université de Montréal, AFG2.3.7. Licence : Utilisation permise à des fins de recherche, d'étude et d'enseignement.
Description
Source : Commission d'information en temps de guerre du Canada, Un mot de trop... un vaisseau de moins, soyez discrets! (entre 1942 et 1945), Bibliothèque et Archives nationales du Québec, notice 0004574501. Licence : domaine public.
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Source : Office national de la récupération, Le rebut ne nous rebute pas (entre 1940 et 1941), Musée canadien de la guerre, 19890326-002. Licence : image utilisée avec la permission du Musée canadien de la guerre.
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Source : Directeur du service de l'information, C’est là-bas qu’on les arrête, aidez moi! (entre 1939 et 1945), Musée canadien de la guerre, 19890326-008. Licence : image utilisée avec la permission du Musée canadien de la guerre.
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Source : Ron White, Achetons des obligations de la Victoire (entre 1939 et 1945), Musée canadien de la guerre, 19920109-002. Licence : image utilisée avec la permission du Musée canadien de la guerre.

« Notre réponse, production maximum »

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Source : Directeur général de la production aéronautique, Our Answer, All-Out Production (entre 1939 et 1945), Bibliothèque et Archives Canada MIKAN 3622968. Licence : domaine public.
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Source : W. Book, « C’est aussi notre guerre » (entre 1942 et 1945), Musée canadien de la guerre, 19910001-617. Licence : image utilisée avec la permission du Musée canadien de la guerre.
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Cahier de traces

3.3. Le plébiscite sur la conscription

Déterminer les causes et les conséquences de l’organisation d’un plébiscite sur la conscription en 1942.

Durant la Deuxième Guerre mondiale, le problème de la conscription se pose à nouveau pour le gouvernement fédéral. Cet enjeu avait déjà causé une crise majeure lors de la Première Guerre mondiale, creusant le fossé entre Canadiens français et Canadiens anglais. Lors des élections de 1940, le gouvernement de Mackenzie King avait promis qu’il n’imposerait pas de conscription obligatoire et qu’il ne reviendrait pas sur cette promesse au cours du conflit. Cependant, la guerre s’étire et le Royaume-Uni est pratiquement seul face à l’ennemi jusqu’en 1941. Les pertes s’alourdissent et, au Canada anglais, l’appui en faveur de la conscription augmente.

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Source : The Gazette, Démonstration anti-conscription orchestrée par les étudiants de l'Université de Montréal au Champ-de-Mars (1939), Bibliothèque et Archives Canada, MIKAN 3628607. Licence : domaine public. 
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Source : Auteur inconnu, « Si vous voulez éviter la conscription, voici où vous ferez votre croix au plébiscite du 27 avril », L’Union des Cantons de l’Est, 16 avril 1942, p. 6, en ligne sur Bibliothèque et Archives nationales du Québec, notice 0000059700. Licence : protégé par droit d’auteur.

En conséquence, le gouvernement fédéral se résout à tenir en 1942 un plébiscite national pour demander aux Canadiens de le libérer de sa promesse. Le Québec vote non à 72 %, tandis que l’ensemble du Canada vote oui à environ 64 %. Toutes les provinces, sauf le Québec, acceptent donc que le gouvernement fédéral revienne sur son engagement à ne pas imposer la conscription. Le désaccord exprimé par les Canadiens français s’explique en partie par le fait qu’une majorité d’entre eux sont peu enthousiastes de la participation du Canada à cette guerre. Plusieurs préféreraient aussi garder les hommes au pays pour le défendre en cas de besoin.

Après avoir reçu le feu vert, l’État modifie la Loi sur la mobilisation des ressources nationales afin d'autoriser, au besoin, la conscription obligatoire pour le service outre-mer. Toutefois, cette disposition n’est mise en œuvre qu’à partir de novembre 1944. La conscription forcera 16 000 hommes à s’enrôler, mais seulement 2 500 d’entre eux seront envoyés au front.

Vérifie tes connaissances - Conscription

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3.4. Les Canadiens et les Canadiennes pendant la Seconde Guerre mondiale

 Déterminer les impacts qu’a eu la Seconde Guerre mondiale sur les Canadiens et les Canadiennes ayant participé à l’effort de guerre.
Les Canadiens et les Canadiennes pendant la Seconde Guerre mondiale                           
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Question 12 - Déterminer des causes et des conséquences

Lis les documents 24 à 26 et dégage trois conséquences socioéconomiques de la Seconde Guerre mondiale.

Les documents

Extrait d’un texte de synthèse écrit par une historienne

« [...] dans l’immédiat après-guerre, la proportion de femmes dans la main-d’œuvre connaît une baisse importante, passant de 33,5 % en 1944, [...], à 25,3 % en 1946 pour l’ensemble du pays. Mais ce retrait n’est que temporaire : dès la fin des années 1940, les femmes mariées retournent sur le marché de l’emploi en nombre toujours croissant, malgré les discours qui font la promotion d’un idéal domestique fondé sur la complémentarité du couple pourvoyeur-ménagère. »

Source du texte : Denyse Baillargeon, Brève histoire des femmes au Québec, Montréal, Boréal, 2012, p. 271.

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Office national du film du Canada, Cecilia Butler, ancienne chanteuse et danseuse de boîte de nuit, est maintenant aléseuse à la section Small Arms Ltd. de l’usine de munitions de la John Inglis Company (1943), Bibliothèque et Archives Canada, MIKAN 3627216. Licence : domaine public.

Extrait d’un article de journal publié en 1945

« Le retour par milliers de soldats d’outre-mer pose un problème d’urgence nationale. Le gouvernement doit dès maintenant songer à réintégrer dans la vie civile tous les hommes et les femmes qui ont servi sous les drapeaux. En même temps, le [ralentissement] dans les industries de guerre jette sur le pavé des milliers d'ouvriers qui doivent maintenant se chercher du travail. Pendant plusieurs mois à venir, la principale préoccupation de nos gouvernants sera de prévenir une recrudescence de chômage. »

Source : Auteur inconnu, « L’Information politique », Le Courrier de Saint-Hyacinthe, 29 juin 1945, p. 1, en ligne sur Bibliothèque et Archives nationales du Québec, notice 0000082592.

Extrait d’un article de journal publié en 1947

Durant la guerre, peu de nouveaux logements sont construits parce que le gouvernement se concentre surtout sur la production militaire. Ceci posera un problème après la fin du conflit.

« L’opposition libérale a attiré hier midi l’attention du gouvernement sur la crise du logement dans les grandes villes. [...] [L]es centres urbains sont aux prises avec le problème du logement à cause de l’émigration des gens de la campagne vers les villes, à cause aussi du retour des soldats. Cela fait que deux ou trois familles sont obligées de demeurer dans 5 ou 6 pièces. »

Source : Auteur inconnu, « La crise du logement donne lieu à un amendement mis hors d’ordre », Le Soleil, 8 mai 1947, p.1, en ligne sur Bibliothèque et Archives nationales du Québec, notice 0004878815.

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4. Révision

Visionne les explications d'un enseignant sur les éléments les plus importants du chapitre. 

Révision - La Grande dépression et la Seconde Guerre mondiale