La politique canadienne au début du 20e siècle
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Cours: | Cap-Jeunesse - Histoire du Québec et du Canada • 4e secondaire • 2022-2023 - Adapté |
Livre: | La politique canadienne au début du 20e siècle |
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Date: | dimanche 24 novembre 2024, 16:28 |
1. Introduction
À la fin du 19e siècle, malgré une autonomie croissante au plan de la politique intérieure, le Canada n’est toujours pas maitre de ses décisions pour gérer ses relations internationales. Cet aspect demeure la responsabilité de Londres, et le Canada reste un dominion de l’Empire britannique.
Au 20e siècle, la situation évolue et le Canada acquiert une plus grande autonomie face à l’Empire britannique par rapport à sa politique extérieure. Quels évènements mènent le Canada à acquérir une autonomie complète face à l’Empire britannique par rapport à sa politique extérieure?
- Décrire les principaux éléments de la politique extérieure du Dominion du Canada.
- Identifier des acteurs importants qui y ont œuvré.
- Retracer certains évènements qui l’ont marquée, notamment ceux qui ont suscité des débats sur l’autonomie du Canada au sein de la société canadienne.
Un projet technologique te sera proposé à la fin du chapitre. Il te permettra de valider tes connaissances et ta maitrise de la compétence 1.
2. Les impérialistes et les nationalistes
Identifier les caractéristiques des idéologies nationalistes au tournant du 20e siècle.
Au tournant du 20e siècle, le Canada fait partie d’un vaste empire qui s’étend jusqu’aux confins du monde : des Caraïbes à l’Afrique, du Moyen-Orient à l’Asie du Sud-Est, jusqu’aux Indes et en Australie. Depuis l’adoption de l’Acte de l’Amérique du Nord britannique en 1867, le Dominion du Canada exerce sa pleine autonomie en matière intérieure, ce qui inclut des champs de compétence comme l’impôt, la monnaie ou les droits de douane. Toutefois, il demeure une possession britannique et sa politique extérieure est la responsabilité de Londres, c’est-à-dire tout ce qui touche au commerce extérieur ou aux relations internationales.
Vérifie tes connaissances - Empire britannique
Associe les entités politiques au bon endroit sur la carte.
Source : Société canadienne des postes, Noël 1898 - L’Empire que nous détenons est plus vaste que jamais, A.D. 448-A.D. 1898 (1898), Bibliothèque et Archives Canada, MIKAN 2242614. Licence : image utilisée avec la permission de la Société canadienne des postes, tous droits réservés.
Question 1 - Établir des faits
Découvre deux idéologies qui cohabitent au Canada au début du 20e siècle à l’aide d’extraits de l’époque. Pour chacune de ces idéologies, dégage une caractéristique par document. Quelle valeur ou quel principe est défendu par l’auteur? Utilise ton cahier de traces pour noter les caractéristiques que tu relèves dans chaque document.
Première idéologie
Les documents
Extrait d’un article de journal écrit en 1904 par Henri Bourassa, homme politique et co-fondateur du parti de la Ligue nationaliste canadienne, une association qui vise à défendre l’autonomie du Canada dans l’Empire britannique et l’autonomie des provinces à l’intérieur du Canada
« La patrie pour nous c’est le Canada tout entier, c’est-à-dire une fédération de races distinctes et de provinces autonomes. La nation que nous voulons voir se développer c’est la nation canadienne, composée des Canadiens français et des Canadiens anglais, c’est-à-dire de deux éléments séparés par la langue et la religion, et par les dispositions légales nécessaires à la conservation de leurs traditions respectives [...]. »
Source : Henri Bourassa, « Réponse amicale à la ‘Vérité’ » Le Nationaliste, 3 avril 1904, p. 2, en ligne sur Bibliothèque et Archives nationales du Québec, notice 0000082804.
Extrait d’un article de journal écrit en 1915 par Henri Bourassa, homme politique et co-fondateur du parti de la Ligue nationaliste canadienne
« Aucune race, aucune nation n’a le droit de réclamer la suprématie du monde. L’Angleterre n’a pas [...] le droit d’appeler ses colonies à lui assurer l’empire des mers [...]. [...] J’affirme aujourd’hui [...] que c’est notre droit et notre devoir d’affirmer que la jeune nation canadienne [...] doit poursuivre sur la terre d’Amérique une carrière libre, une carrière pacifique, se fortifier chez elle, développer ses institutions, accroitre ses forces, et chercher son avenir sans se lier par l’âme et par le corps au sort des nations de l’Europe, sans sacrifier la vie et le sang de ses enfants pour aider à régler les conflits du monde. »
Source : Henri Bourassa, Le 5e anniversaire du Devoir, Montréal, Le Devoir, 1915, p. 44-45, en ligne sur Archive.org.
Deuxième idéologie
Les documents
Extrait d’un discours prononcé en 1907 par Clive Philipps-Wolley, vice-président de la Ligue navale au Canada, responsable d’encourager le développement des forces de la marine au Canada
« Je crois que l’Empire britannique est l’œuvre ultime de la race britannique; l’expression de l’idéal britannique; [...].
Si nous sommes Britanniques, les guerres de l’Empire sont nos guerres. Si nous ne sommes pas prêts à nous battre à l’appel de l’Empire, alors nous ne sommes pas Britanniques. En tant que Britanniques, nous devons bien sûr attaquer ceux qui sont en guerre contre notre Empire, et les simples mots de notre Parlement ne sauveront pas [notre Empire]. »
Source : Clive Philipps-Wolley, « La question navale canadienne », 14 mai 1907, dans James A. Boutilier (ed.), The Royal Canadian Navy in Retrospect, 1910-1968, Vancouver, University of British Columbia Press, 1982, p. 19, en ligne sur Archive.org.
Citation d’Albert Henry George Grey, gouverneur général du Canada de 1904 à 1911
« C’est parce que je considère l’Empire britannique comme l’instrument le plus puissant qui ait jamais été conçu pour répandre les bénédictions de l’égalité des droits, de la justice impériale, du service chrétien et de la vraie galanterie, que je considère aussi le fait de se proclamer citoyen britannique et de disposer du pouvoir de mettre ses services à la disposition du roi [...] comme le plus grand privilège qui puisse être accordé à un homme. »
Source : Albert Henry George Grey, cité dans John Cowan, Canada’s Governor-General. Lord Monck to General Vanier, Toronto, York Publishing Co Ltd, 1965, p. 90. Traduction libre par le service national du RÉCIT du domaine de l’univers social.
Cahier de traces
Question 2
Maintenant que tu as dégagé les principales caractéristiques des deux idéologies qui cohabitent au Canada, trouve le nom de chacune d’entre elles en consultant les vidéos.
L'impérialisme et le nationalisme canadiens-français
Cahier de traces
2.1. La guerre des Boers (1899-1902) et l’autonomie du Canada
Identifier la position des impérialistes et des nationalistes canadiens-français sur la guerre des Boers.
Au début du 20e siècle, l’Empire britannique cherche à consolider sa prédominance sur les territoires qu’il contrôle et sur les autres puissances européennes. Cet impérialisme l’entraine dans des conflits armés pour lesquels il demande l’aide de ses colonies ou de ses dominions, dont le Canada. Ce dernier dépend toujours du Royaume-Uni en matière de politique extérieure, mais le gouvernement canadien conserve néanmoins la liberté de déterminer s’il souhaite ou non participer activement aux conflits britanniques.
La guerre des Boers (1899-1902)
Au Canada, le déclenchement de la guerre des Boers en Afrique du Sud met en lumière les divisions qui existent entre les nationalistes canadien-français et les impérialistes. En 1899, le Royaume-Uni, qui convoite les ressources d’or et de diamants des républiques afrikaners (aussi appelés boers), déplace des troupes près de leur frontière. La guerre des Boers s’amorce lorsque les Afrikaners attaquent les avant-postes britanniques. La participation du Canada à cette guerre fait l’objet d’un vif débat.
Pour les nationalistes canadien-français, il est hors de question que les Canadiens participent à cette guerre pour venir en aide au Royaume-Uni. Henri Bourassa, qui incarne l’opinion publique francophone, s’y oppose farouchement étant donné que cette guerre ne concerne en rien le Canada et qu’il juge que la volonté du Royaume-Uni de mettre la main sur les ressources des Afrikaners est illégitime. De leur côté, les impérialistes exercent des pressions sur le gouvernement fédéral pour qu’il participe à l’intervention militaire de l’Empire britannique en Afrique du Sud, comme le demande la métropole. Selon eux, le Canada bénéficie de la puissance de l’Empire britannique au niveau politique et économique. Il a donc tout intérêt à le soutenir.
Wilfrid Laurier, premier ministre du Canada entre 1896 et 1911, n’est pas favorable à une participation canadienne, mais il tente de composer avec les positions divergentes des nationalistes canadien-français et des impérialistes. En fin de compte, le gouvernement libéral de Laurier propose un compromis : le Canada enverra des troupes composées uniquement de volontaires.
Au total, près de 8 000 soldats canadiens servent au sein de l’armée britannique. La guerre des Boers se termine en 1902 par la défaite des Afrikaners ainsi que par l’annexion de la république du Transvaal et de l’État libre d’Orange à l’Empire britannique. En participant à cette guerre étrangère en envoyant des soldats volontaires, le Canada s’implique dans les grands enjeux géopolitiques internationaux pour la première fois de son histoire.
Durant son mandat, le gouvernement de Laurier trouve d’ailleurs plusieurs compromis entre les positions impérialistes et nationalistes en ce qui concerne les relations du Canada avec l’Empire britannique. Ce gouvernement souhaite conserver les liens impériaux préexistants, tout en permettant au Canada de développer progressivement une plus grande autonomie.
2.2. La Loi sur le service naval (1910) et l’autonomie du Canada
Identifier la position des impérialistes et des nationalistes canadiens-français sur la Loi sur le service naval.
La Loi sur le service naval (1910)
Au début du 20e siècle, la défense des côtes canadiennes est assurée par la marine militaire britannique. Or, la suprématie de cette dernière décline puisque les forces armées allemandes lui livrent une compétition de plus en plus féroce. En 1910, le gouvernement fédéral de Wilfrid Laurier décide donc d’adopter la Loi sur le service naval qui donne naissance à une marine militaire canadienne composée à l’origine de deux croiseurs. Ce faisant, le Canada prend le relai de la protection de ses côtes, ce qui permet à la Royal Navy de se concentrer sur la défense du Royaume-Uni contre l’Allemagne.
La création d’une marine de guerre canadienne renforce l’autonomie du Canada en matière de politique extérieure. Or, la Loi sur le service naval est source de débat entre les impérialistes et les nationalistes canadien-français.
Selon les partisans de l’Empire britannique, la loi du gouvernement Laurier n’en fait pas assez. Ils auraient souhaité que le Canada se dote d’une flotte de plus grande envergure et qu’il vienne financièrement en aide à la Royal Navy. Pour leur part, les nationalistes canadiens-français croient qu’une marine de guerre n’est pas nécessaire pour défendre le Canada. Ils pensent plutôt que des navires d’une telle puissance ne serviront qu’à être mobilisés par le Royaume-Uni dans des conflits étrangers au Canada, ce qu’ils estiment ne pas être souhaitable.
Question 3
Quelles sont les différences entre les positions d’Henri Bourassa, de Wilfrid Laurier et de Robert Borden à propos de la création d’une marine militaire canadienne?
Propos énoncés en 1910 par Wilfrid Laurier, premier ministre du Canada
« La Chambre approuvera cordialement toute dépense nécessaire destinée à favoriser l'organisation d'un service naval canadien [...]. [La] suprématie navale est essentielle à la protection effective du commerce, au salut de l'empire et au maintien de la paix universelle. [...]
Aujourd'hui, dans ma province, il y a un certain groupe de mes compatriotes — on les appelle nationalistes — qui se sont séparés de mon parti et de moi, parce que je me suis invariablement efforcé de garder cette attitude de modération et cette orientation vers la concorde et l'harmonie entre les races et les cultes. »
Source : Wilfrid Laurier, « Discours prononcé devant la Chambre des Communes », 29 novembre 1910, Compte-rendu officiel des débats de la Chambre des Communes du Canada, 11 e parlement, 3e session, Ottawa, C.E. Parmelee, 1910-1911, p. 461 et 480, en ligne sur Ressources parlementaires historiques canadiennes.
Extrait d’une résolution rédigée en 1910 par Henri Bourassa et Armand Lavergne, hommes politiques et co-fondateurs de la Ligue nationaliste canadienne
« Nous sommes opposés à toute politique nouvelle qui nous entrainerait dans des guerres lointaines, étrangères au Canada [...].
Citoyens libres d’un pays démocratique, nous réclamons le droit d’exprimer hautement notre opinion sur cette question comme sur toute autre qui affecte le sort et les intérêts du Canada. »
Source : Henri Bourassa et Armand Lavergne, « Résolution adoptée contre la loi de la Marine lors d’une assemblée tenue à St-Eustache », 17 juillet 1910, cité dans Jacques Lacoursière, Histoire populaire du Québec, t. 4 : 1896-1960, Sillery, Septentrion, 1997, p. 73.
Propos énoncés en 1910 par Robert Borden, chef du Parti conservateur du Canada
« [ Wilfrid Laurier] demande que nous construisions un certain nombre de croiseurs [...] Que vaudraient ces croiseurs comme unités de combat en temps de guerre? Tout au plus peut-on prétendre qu’ils serviraient à protéger le commerce, et encore je n’en suis pas certain. [...] Il n’y a rien dans le projet du Gouvernement qui doterait le Canada d’une véritable flotte de combat. Je considère la situation de l’empire comme très grave. [...] Le devoir du Canada [...] est de prendre des mesures immédiates et effectives pour qu’à l’heure du danger, nous puissions au moins apporter un secours égal à celui des autres grandes possessions britanniques. »
Source : Robert Borden, « Discussion générale du Bill relatif à la marine », 3 février 1910, Compte-rendu officiel des débats de la Chambre des Communes du Canada, 11e parlement, 2e session, Ottawa, C.E. Parmelee, 1909-1910, p. 3153, en ligne sur Ressources parlementaires historiques canadiennes.
Résume l’information pertinente de la section 2 « Les impérialistes et les nationalistes » dans la partie bleue du tableau.
3. Le Canada et la Première Guerre mondiale
La Première Guerre mondiale éclate en 1914 lorsque les puissances européennes, divisées en deux camps, entrent en guerre en raison de multiples tensions accumulées. En tant que membre de l’Empire britannique, le Canada est entrainé dans le conflit lorsque le Royaume-Uni déclare la guerre à l’Allemagne le 4 septembre 1914.
Même si les combats ont majoritairement lieu en Europe, la vie quotidienne d’une large part de la population canadienne est transformée par ce conflit. En effet, la Première Guerre mondiale est souvent qualifiée de « guerre totale » puisqu’elle mobilise un grand nombre de soldats au front, mais aussi beaucoup de main-d'œuvre pour la production d’équipement militaire. Entre 1914 et 1918, le gouvernement fédéral met d’ailleurs en place diverses lois et programmes pour soutenir l’effort de guerre.
3.1. La chronologie des évènements au Canada
Comprendre la chronologie de la Première Guerre mondiale au Canada.
Vérifie tes connaissances - Première Guerre mondiale au Canada
Cahier de traces
Cahier de traces
3.2. La propagande durant la Première Guerre mondiale
Comprendre l’intervention de l’État pendant le conflit.
Durant la Première Guerre mondiale, les États en guerre utilisent la propagande pour justifier leur participation au conflit, pour stimuler le recrutement militaire et pour encourager la contribution financière des citoyens à l’effort de guerre.
Au Canada, le gouvernement fédéral véhicule sa propagande par le biais des affiches de guerre, un support visuel facile à produire et à diffuser. Pour susciter une forte réaction émotionnelle, ces affiches misent sur des illustrations attrayantes et des messages percutants. Le contenu est adapté au groupe social ciblé, ce qui permet d’améliorer l’efficacité de la propagande. Cette stratégie est notamment utilisée lors des trois campagnes des « obligations de la Victoire » (aussi appelées « emprunts de la Victoire ») au cours desquelles les Canadiens étaient incités à prêter de l’argent au gouvernement fédéral afin d’aider à financer l’effort de guerre.
Que nous apprend cette affiche de guerre sur la propagande destinée à la population francophone du Québec?
Pour répondre à la question, tu peux t'appuyer sur la section « Interpréter une iconographie » du guide sur l'analyse documentaire.
Quelques précisions pour analyser l’affiche :
- Le lieutenant-colonel Barré est considéré comme un héros puisqu’il a réussi à évacuer avec sang-froid un navire torpillé par un sous-marin allemand.
- Le combat qui se déroule derrière le soldat met en scène l’aigle prussien (symbole de l’Allemagne) et le coq gaulois (symbole de la France) qui se battent au-dessus de l’Europe.
- En le plaçant sur un globe terrestre, l’affiche rappelle qu’il s’agit d’une guerre mondiale.
- Les trois bandes verticales bleue, blanche et rouge rappellent clairement celles du drapeau français.
Cahier de traces
3.3. Les conséquences de la Première Guerre mondiale au Canada
Comprendre les impacts de la Première Guerre mondiale sur la société canadienne.
Question 8 - Déterminer des causes et des conséquences
Quelles sont les conséquences de l’entrée en guerre du Canada? Détermine une conséquence et résume l’information pour chacun des documents ci-dessous.
Extrait d’un texte de synthèse
Pendant le conflit, les Canadiennes deviennent de plus en plus nombreuses à occuper un emploi puisque leur contribution est nécessaire afin de remplacer les hommes enrôlés dans l’armée. Elles sont notamment appelées à travailler dans les usines d’armement et de munitions. Lorsque la guerre prend fin, la production d’armes ralentit et les soldats rentrés du front retournent au travail. La contribution des femmes n’étant plus considérée essentielle, un grand nombre d’entre elles sont encouragées à quitter le marché du travail pour se consacrer de nouveau aux tâches du foyer.
Source : Service national du RÉCIT, domaine de l’univers social.
Extrait d’un texte de synthèse
« La CIM [Commission impériale des munitions] construisait des navires et des avions et aménageait des terrains d’aviation pour un imposant programme d’entraînement des pilotes. À la fin de la guerre, ses 600 usines avaient achevé 103 navires de la marine, 2600 avions d’entraînement et 30 hydravions à coque. Quand la CIM cessa ses opérations en 1919, elle était le plus grand employeur civil du Canada, avec plus de 290 000 employés. »
Source : Musée canadien de la guerre, « Finances et production de guerre », en ligne sur museedelaguerre.ca page consultée le 31 octobre 2019. Licence : extrait utilisé avec la permission du Musée canadien de la guerre, tous droits réservés.
Extrait d’un article de journal publié en 1919
« Voilà maintenant plus d’une année que l'armistice a été signé et que la guerre a pris fin, mais, contrairement aux prévisions presque unanimement énoncées au moment de la cessation des hostilités, le coût de la vie, au lieu de diminuer graduellement, ne fait que monter de plus en plus. [...]
L'augmentation de la dette nationale — Tous les peuples qui ont pris part au conflit, à l’exception peut-être des États-Unis, ont augmenté leur dette nationale dans des proportions fabuleuses. Celle du Canada passé d'un peu plus de $800,000,000 à deux milliards et il faut que [...] les intérêts de cette dette se paient par des taxes directes ou indirectes qui font monter les prix des articles imposés et, par suite, celui du coût de la vie en général. »
Source : Auteur inconnu, « La cherté de la vie », Le Clairon, 21 novembre 1919, p. 2 et 5, en ligne sur Bibliothèque et Archives nationales du Québec, notice 0000165382.
Extrait d’un texte de synthèse
De 1914 à 1920, un total de 8 579 personnes sont détenues dans les 24 camps d’internement canadiens en vertu de la Loi des mesures de guerre. Ces camps sont destinés aux prisonniers de guerre ainsi qu’aux personnes considérées suspectes parce qu’elles sont originaires de pays en guerre avec le Canada, comme l’Autriche-Hongrie ou l’Allemagne.
Source : Service national du RÉCIT, domaine de l’univers social.
Extrait d’un sermon prononcé en 1914 par Monseigneur Joseph-Médard Émard, évêque de Valleyfield
« Un immense voile s’étend épais sur une partie notable du monde, couvrant des misères sans nom : que de larmes, que d’angoisses; que de foyers, heureux naguère, maintenant plongés dans la tristesse et le deuil. Pauvres mères, malheureuses épouses, petits orphelins, que votre douleur est navrante! Aucune consolation humaine ne saurait l’atteindre dans ce déluge de maux qui submerge tant de familles. »
Source : Mgr. J.-M. Emard, « La guerre : Sermon prononcé à Rigaud à l’occasion du vingt-cinquième pèlerinage conduit par les clercs de Saint-Viateur à Notre-Dame de Lourdes », 16 août 1914, dans Œuvres pastorales de Mgr. J.-M. Emard, tome IV, Paris, Pierre Téqui, 1922, p. 41-42, en ligne sur Bibliothèque et Archives nationales du Québec, notice 0000324637.
Une épidémie de grippe se propage au Canada à la fin de l’année 1918 entre autres par le biais des soldats rapatriés au pays qui sont porteurs de la maladie. Cette grippe particulièrement virulente fait 50 000 victimes au Canada.
Extrait d’un article de journal publié en 1918
« Une épidémie que l'on désigne sous le nom de grippe espagnole exerce actuellement de terribles ravages dans nos Cantons de l'Est. Dès le printemps dernier, on signalait une maladie étrange qui faisait beaucoup de victimes en Espagne. [...] Les camps militaires sont particulièrement affectés, et l’on estimait à plus de vingt mille le nombre des soldats souffrant de la grippe. La maladie présente toujours un caractère grave, et le chiffre des mortalités devient inquiétant. »
Source : Joseph Barnard, « La Grippe Espagnole - Une alarmante épidémie », Le Bien Public, 26 septembre 1918, p.1, en ligne sur Bibliothèque et Archives nationales du Québec, notice 0000164337.
Cahier de traces
Résume l’information pertinente de la section 3 « Le Canada et la Première Guerre mondiale » dans la partie verte du tableau.
4. Le Statut de Westminster
Expliquer les conséquences du Statut de Westminster pour le Canada.
La participation du Canada à la Première Guerre mondiale lui permet de faire partie des signataires du Traité de Versailles au même titre que les autres puissances belligérantes. Dans les années 1920, le Canada affirme de plus en plus sa volonté d’autonomie, notamment en refusant à Londres l’envoi de troupes pour aider les Britanniques dans l’occupation de la Turquie en 1922.
De 1920 à 1930, quatre conférences impériales regroupant des représentants de tous les dominions de l’Empire britannique sont organisées à Londres. Les discussions lors de ces conférences ont pour effet l’abandon d’une grande partie des derniers liens coloniaux et une redéfinition complète du système légal qui unit les anciennes colonies à la métropole. À la conférence de 1926, la déclaration Balfour, affirme que les dominions doivent être considérés comme des États autonomes et ne plus être subordonnés aux décisions du Royaume-Uni.
En 1931, les propositions contenues dans la déclaration Balfour sont soumises au parlement britannique, qui les accepte. La loi votée le 11 décembre 1931 prend le nom de Statute of Westminster 1931.
Le Statut de Westminster fait en sorte que les dominions disposent dorénavant du droit de se gouverner librement et de voter leurs propres lois en totale indépendance, sans besoin de passer par l’accord de Londres.
Par exemple, bien que le Canada disposait déjà de la liberté de se gouverner lui-même, il fallait malgré tout passer par Londres pour toutes les questions de politique extérieure. Avec le Statut de Westminster ce n’est plus le cas, laissant le Canada libre de nouer des relations avec n’importe quel pays du monde, d’égal à égal.
Toutefois, bien que le Statut de Westminster fasse du Canada un pays indépendant, celui-ci conserve néanmoins le lien colonial à travers le maintien de la monarchie. De plus, Londres reste responsable de la Constitution du Canada, qui demeure une loi du Parlement britannique. Il faut attendre le rapatriement de la Constitution en 1982 pour que le Canada soit en mesure de modifier ou de remplacer sa constitution de manière entièrement autonome.
Cahier de traces
Cahier de traces
Résume l’information pertinente de la section 4 « Le Statut de Westminster » dans la partie rouge du tableau.
5. Révision
Visionne les explications d'un enseignant sur les éléments les plus importants du chapitre.