L'économie de 1840 à 1896
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Cours: | Portage - Histoire du Québec et du Canada • 4e secondaire • 2022-2023 - Adapté |
Livre: | L'économie de 1840 à 1896 |
Imprimé par: | Visiteur anonyme |
Date: | mercredi 4 décembre 2024, 14:25 |
1. Introduction
Dans ce premier chapitre, tu seras amené à travailler la compétence 2 du programme d’histoire du Québec et du Canada : Interpréter une réalité sociale. Plus précisément, tu détermineras les changements économiques et territoriaux entre 1840 et 1896 et tu chercheras à expliquer pourquoi ces changements ont lieu.
Question d'enquête
Comment la première phase d’industrialisation transforme-t-elle l’économie et le territoire québécois dans la seconde moitié du 19e siècle?
La production finale que tu devras réaliser dans ce chapitre prendra la forme d’un tableau dans lequel tu expliqueras les changements économiques et territoriaux qu’entraine l’industrialisation.
D’abord, tu devras comprendre ce qu’est l’industrialisation et comment elle est liée à l’essor du capitalisme industriel.
Ensuite, tu devras analyser les impacts de cette industrialisation sur l’économie et sur le territoire québécois.
Pour cela, tu devras expliquer les changements qu’entraine l'industrialisation sur la production des biens, sur le développement du territoire et des infrastructures de transport, sur l’industrie forestière et sur l’agriculture. Tu devras illustrer ces changements par des faits que tu pourras noter dans ton cahier de traces tout au long du chapitre.
Enfin, à plusieurs moments, tu seras amené à lire et à interpréter des documents historiques : textes, images, cartes. Des vidéos explicatives t’aideront à acquérir une méthode d’analyse de ces documents.
Dans ce chapitre, l’étude des documents viendra appuyer et compléter les apprentissages que tu feras à travers des textes et des capsules vidéo de synthèse.
Conseil techno
Dans le module interactif, consulte la section « Cahier de traces » pour te familiariser avec toutes les fonctions de cet outil.
2. La première phase d'industrialisation
À partir des années 1840, le Canada entre dans une nouvelle ère, celle de l'industrialisation. Comme dans le reste du monde occidental, ce nouveau mode de production va complètement transformer la société canadienne, son économie, sa culture et sa population. Qu’est-ce que l'industrialisation?
2.1. La production industrielle
Expliquer les changements qu’entraine
l’industrialisation
sur la production des biens entre 1840 et 1896.
L'industrialisation est tout d’abord un processus économique qui permet, grâce au progrès technologique et au capital, de produire des biens à grande échelle et à moindre coût. De plus, l'industrialisation conduit progressivement une société principalement rurale et agraire à devenir une société urbaine et industrielle.
L'industrialisation introduit de nouvelles méthodes de fabrication des objets. Les petits ateliers d’autrefois qui utilisent des techniques artisanales sont en déclin. Dans ces ateliers, les artisans réalisent toutes les étapes de fabrication d’un produit en s’appuyant sur leur savoir-faire traditionnel. Avec l'industrialisation, la productivité est décuplée dans d’immenses manufactures grâce à la mécanisation et à la division du travail. D’une part, l'industrialisation est caractérisée par la mécanisation, c’est-à-dire la fabrication d’objets à l’aide de machines activées par le charbon et la vapeur qui remplacent les anciennes techniques artisanales. D’autre part, en raison de la division du travail, chaque tâche est segmentée en plusieurs petites étapes. Ainsi simplifiées, ces tâches peuvent être confiées à des travailleurs sans formation spécifique et faiblement rémunérés.
Cahier de traces
2.2. Les secteurs de production
Identifier les secteurs de production les plus importants au Québec pendant la première phase
d’industrialisation.
Même si la société québécoise demeure principalement rurale et agricole, le volume de la production industrielle connait une croissance fulgurante. En 1851, la valeur de la production industrielle totale ne dépassait pas les 600 000 dollars. En 1861, elle atteint 15 millions de dollars et 104 millions de dollars en 1881.
À Montréal, centre de l’industrie et capitale économique du Canada dans la deuxième moitié du 19e siècle, les manufactures tournent à plein régime et produisent une variété sans cesse grandissante de produits. Certains secteurs sont très dynamiques, comme le secteur alimentaire qui se démarque notamment par l’industrie de la farine, du sucre raffiné et de la transformation des produits laitiers. En croissance, les secteurs du cuir (incluant la fabrication de chaussures) et du textile sont ceux qui emploient généralement le plus de travailleurs. À partir des années 1880, c’est l’économie montréalaise qui est responsable de la moitié de la production industrielle du Québec.
Que t’apprend le document sur la production dans le secteur de la chaussure à Montréal pendant la première phase
Lis attentivement le document 5 avant d'écouter la vidéo.
Extrait d’un livre publié en 1889 par George C. Huttemeyer
« Le commerce de bottes et de chaussures, de la manière dont on le conduit à présent, est un des plus importants. On a établi des maisons immenses pour la manufacture de ces articles, et on fournit ainsi
de l’emploi à des centaines de mille d’ouvriers. Les machines ont fait des merveilles dans cette branche de fabrication, et le prix des bottes et chaussures a diminué de près de 50 % sur ce qu’il
était il y a 25 ou 30 ans.
[Monsieur] Vinette est activement engagé dans le gros et le détail de cette industrie. Son magasin et sa fabrique sont situés rue St. Laurent, No 539. Il y a maintenant
11 ans qu’il a fondé sa maison et durant tout ce temps-là ses affaires ont toujours été actives et croissantes. »
Source : K. George C. Huttemeyer, Les intérêts commerciaux de Montréal et Québec et leurs manufactures, Montréal, La Gazette, 1889, p. 112, en ligne sur Google Books. Licence : domaine public.
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2.3. L'industrialisation et le territoire urbain
Expliquer comment
l’industrialisation
influence l’occupation du territoire.
Vérifie tes connaissances - Urbanisation
Les transformations du sud-ouest de Montréal illustrent bien les conséquences de
En somme,
Cahier de traces
2.4. Un réseau de transport continental
Expliquer les liens entre
l'industrialisation
et le développement des
infrastructures de transport.
Un réseau de transport continental
Place en ordre chronologique ces événements :
- Le Canada signe le traité de réciprocité avec les États-Unis.
- Des hommes d’affaires canadiens fondent la compagnie de chemin de fer du Grand Tronc.
- Il est possible de voyager au Canada : du Pacifique aux Maritimes.
- Londres abandonne sa politique protectionniste.
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Place les documents suivants au bon endroit sur la carte.
Consulte attentivement les documents 6 à 10 et la carte de Montréal avant d'écouter la vidéo.
Les sources :
- Auteur inconnu, « Carte de Montréal et des environs » (détail), 1:14 400, Le nouvel atlas standard du Dominion du Canada, Montréal, Walker & Miles, 1875, Archives de la ville de Montréal, CA M001 VM066-5-P003. Licence : Creative Commons (BY-NC-SA). Annotations de la carte : Service national du RÉCIT, domaine de l’univers social.
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Conseil techno
Dans le module interactif, consulte la section « Capture d'écran » pour te familiariser avec cette technique.
3. L'industrie forestière
Expliquer comment la mécanisation amenée par
l'industrialisation
transforme l’exploitation forestière.
Au 19e siècle, l’exploitation des ressources forestières devient un pilier fondamental de l’économie canadienne. Elle remplace alors le commerce des fourrures, une ressource qui avait été le moteur de l’économie coloniale depuis la Nouvelle-France. Pour soutenir l’expansion de l’industrie forestière, le gouvernement québécois concède de plus en plus de terres publiques aux entreprises privées, qui peuvent y exploiter les forêts en échange d’un montant d’argent. Jusqu’à la fin du 19e siècle, la province du Québec tire d’ailleurs entre 25% et 30% de ses revenus des concessions forestières.
Dans la première moitié du 19e siècle, le Québec produit surtout du bois équarri qui est exporté en très grande quantité vers le Royaume-Uni. Ce tronc d’arbre taillé à angle droit pour lui donner une forme carrée est facile à assembler en radeaux sur les rivières et à transporter sur les navires à destination de l’Europe.
Dans la deuxième moitié du 19e siècle, la production de bois de sciage prend un essor important. Grâce aux nombreuses scieries qui font leur apparition, le bois équarri est transformé en planches et en madriers pour l’industrie de la construction. Ces scieries, installées à proximité des cours d’eau, peuvent utiliser l’énergie hydraulique pour actionner la lame des scies. Le bois de sciage est surtout exporté vers le marché des États-Unis.
La mécanisation de l’exploitation forestière facilite et accélère la production du bois de sciage. En effet, en plus de l’énergie hydraulique, les scieries utilisent également la combustion du charbon pour produire de la vapeur et actionner de nouvelles sortes de scies (circulaires et à ruban). Cela augmente grandement la production des scieries et permet de tirer profit de l’expansion du marché américain.
Vérifie tes connaissances - Produits du bois
Les sources :
- Wm. Notman & Son, Piles de bois d'oeuvre à la scierie, Daley's Siding, QC (1916), Musée McCord, VIEW-5870. Licence : Creative Commons (BY-NC-ND).
- William Notman, Bois équarri prêt à être expédié, Québec, QC (1872), Musée McCord, I-76313. Licence : Creative Commons (BY-NC-ND).
Dans la seconde moitié du 19e siècle, les scieries se multiplient le long des cours d’eau. En 1851, le Bas-Canada compte un peu plus de 1000 scieries employant environ 3600 personnes. À l’aube du 20e siècle, le nombre de scieries grimpe à plus de 1800, fournissant du travail à plus de 13 000 personnes. Le rôle joué par les cours d’eau dans le transport et dans la transformation du bois oriente l’emprise de l’industrie forestière sur le territoire québécois. En effet, les régions exploitées bordent généralement des cours d’eau comme les rivières Saguenay, Saint-Maurice et Outaouais. Cela contribue à l’expansion du territoire habité et exploité au-delà de la vallée laurentienne ainsi qu’à l’ouverture de nouvelles régions de colonisation. C’est le cas du Bas-Saint-Laurent, de la Mauricie, du Lac-Saint-Jean, des Laurentides, de l’Outaouais, du Saguenay, du Témiscamingue et de la vallée de la rivière Jacques-Cartier.
Dans les régions de colonisation, l’emprise de l’industrie forestière et l’arrivée massive de bûcherons perturbent les territoires des Premières Nations. D’une part, l’exploitation forestière contribue à la dégradation des milieux de vie du gros gibier, ce qui prive les communautés autochtones des ressources de chasse essentielles à leur alimentation et à la confection de vêtements. De l’autre, les bûcherons chassent fréquemment le petit gibier et déclenchent parfois des incendies forestiers, ce qui entrave la participation des communautés autochtones au commerce des fourrures.
Afin d’obtenir un dédommagement pour le territoire perdu au profit de l’exploitation forestière, les Premières Nations multiplient les demandes pour la création de territoires réservés, appelés réserves. Les réserves sont des territoires qui appartiennent au gouvernement du Canada et qui sont mis à la disposition des Autochtones. En 1851, le gouvernement de la Province du Canada répond à ces revendications en adoptant une loi qui attribue plus de 900 kilomètres carrés de terres aux Premières Nations. L’octroi de ces terres mène à la création de réserves pour les communautés algonquine, atikamekw, montagnaise, micmaque, huronne-wendat et malécite.
Question 7 - Mettre en relation des faits
Parmi les documents ci-dessous, lequel témoigne des liens entre l’industrie forestière et le processus
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4. L'agriculture
Comprendre comment
l’industrialisation
transforme l’agriculture.
Au milieu du 19e siècle, la majorité de la population bas-canadienne dépend de l’agriculture. Une partie des agriculteurs occupent des terres cultivables où ils pratiquent une agriculture de subsistance basée sur des pratiques agricoles dites traditionnelles. Cette agriculture s’appuie principalement sur le travail des humains et sur la force motrice des animaux de trait. Elle permet notamment de cultiver du blé, du foin, de l’avoine, de l’orge, de la pomme de terre et du sarrasin. L’agriculture de subsistance fournit généralement des récoltes suffisantes pour les besoins alimentaires des agriculteurs et de leur famille. Cependant, elle permet rarement de générer un surplus de céréales ou d’aliments pouvant être vendus dans les villages ou les villes à proximité.
Dans la seconde moitié du 19e siècle, de plus en plus d’agriculteurs agrandissent les terres cultivables qu’ils occupent en intensifiant le défrichage. Ils consacrent également davantage de terres au pâturage afin d’élever des bœufs et des porcs. Ces agriculteurs délaissent peu à peu l’agriculture de subsistance pour se tourner vers l’agriculture de marché. Cette agriculture cherche à fournir des récoltes plus abondantes afin de générer un surplus et d’assurer la mise en marché des produits agricoles. Ce processus de commercialisation s’accompagne d’une volonté de moderniser l’agriculture québécoise. Des établissements comme l’École d’agriculture de Sainte-Anne-de-la-Pocatière, créée en 1859, portent cette modernisation en offrant une formation aux agriculteurs et en encourageant la mécanisation des pratiques agricoles. À partir des années 1880, les cercles agricoles se multiplient et diffusent des pratiques agricoles dites modernes auprès d’un plus grand nombre d’agriculteurs.
Au tournant du 20e siècle, les terres cultivables inoccupées sont plus rares. Pour gagner leur vie, de nombreux agriculteurs optent pour le travail journalier, allant de ferme en ferme pour offrir leurs services en échange d’un salaire quotidien. Cependant, la mécanisation progressive de l’agriculture permet d’automatiser certaines tâches, ce qui réduit les besoins de main-d’œuvre. Les charrues, les moissonneuses et les batteuses peuvent maintenant être actionnées par des machines à vapeur ou des manèges à chevaux. En conséquence, beaucoup choisissent de délaisser la terre pour aller travailler dans les villes.
Vérifie tes connaissances - Agriculture
L'industrie laitière
À partir de 1854, le libre-échange avec les États-Unis stimule le développement de l’industrie laitière. Les États-Unis importent des produits laitiers canadiens, surtout le beurre et le fromage. Sous l’effet de la demande américaine, l’industrie laitière prend de l’expansion et se mécanise afin de pouvoir produire davantage. On voit par exemple apparaitre des écrémeuses qui séparent automatiquement la crème du lait, ou des moulins à battre le beurre. Durant le dernier quart du 19e siècle, le développement de l’industrie laitière contribue à la diversification de l’agriculture québécoise.
À partir de la fin de la décennie 1860, la production laitière croît rapidement et la transformation industrielle du lait s’organise. La plaine montréalaise et les Cantons de l’Est, du fait de leur accès au chemin de fer et de leur proximité avec le marché de la Nouvelle-Angleterre en profitent particulièrement. Les premières beurreries et fromageries du Québec y ouvrent leurs portes dans la seconde moitié des années 1860. À la fin du siècle, il en existe près de 2000.
Quel changement dans le domaine de l’agriculture la carte et le tableau ci-dessous illustrent-ils? Appuie ta réponse par un fait.
Consulte attentivement la carte et le tableau sur l'industrie laitière avant d'écouter la vidéo.
Déplace le curseur pour comparer les années 1885 et 1897.
Portrait de l'industrie laitière au Québec, 1871-1901.
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5. Révision
Visionne les explications d'un enseignant sur les éléments les plus importants du chapitre.