La population québécoise après la Seconde Guerre mondiale

2. La population québécoise de 1945 à 1980

 Relever les changements et les continuités dans la population québécoise de 1945 à 1980.

En plus de la prospérité économique des « Trente glorieuses », plusieurs phénomènes sociaux modifient le profil démographique du Québec entre 1945 et 1980. Pour bien comprendre les changements qui marquent la population québécoise, jette d’abord un coup d’œil sur le portrait de cette société au début de la période historique. Quel est son profil démographique?

Question 1 - Établir des faits

À l’aide des documents 1 à 12, résume dans tes mots les principales caractéristiques de la population québécoise vers 1945, afin de compléter le tableau. Inscris le numéro du ou des documents que tu as utilisés pour caractériser la population québécoise vers 1945 selon les thèmes proposés.

Pour les documents 1 à 6, remplis la partie grise du tableau.

Pour les documents 7 à 12, remplis la partie blanche du tableau.

Les documents (1 à 6)
Description
Source des données : Bureau fédéral de la statistique, « Population, Canada : langue parlée et langue maternelle », Huitième recensement du Canada, 1941, Gouvernement du Canada, Ottawa, 1941, p. 4-5, en ligne sur Archive.org.

Extrait d’un texte de synthèse écrit par des historiens

« Le baby boom tient aussi à un autre facteur décisif : la chute de la mortalité infantile, c’est-à-dire de la proportion de nouveau-nés décédant avant l’âge de un an […] Si les différences existant autrefois à cet égard entre les villes et les campagnes se résorbent, certains groupes continuent d’être nettement défavorisés : chez les Amérindiens, par exemple, encore pendant les années 1950, plus de 110 nouveau-nés sur 1000 meurent avant l’âge d’un an. »

Source : Linteau, Paul-André, René Durocher, Jean-Claude Robert et François Ricard, Histoire du Québec contemporain, tome II : Le Québec depuis 1930, Montréal, Boréal, 1989, p. 215-216.

Extrait d’un texte de synthèse écrit par des historiens

« Les pays d’origine de ces nouveaux Québécois sont beaucoup plus variés qu’avant la guerre, alors que 40 % de tous les immigrants venaient des Îles britanniques; cette proportion n’est plus que de 18 % dans l’après-guerre. Ce sont maintenant les Européens du Sud qui forment les contingents les plus importants […] ».

Source : Linteau, Paul-André, René Durocher, Jean-Claude Robert et François Ricard, Histoire du Québec contemporain, tome II : Le Québec depuis 1930, Montréal, Boréal, 1989, p. 221.

Quelques composantes du profil démographique du Québec, 1941
Population totale Fécondité Mortalité infantile Espérance de vie
3 331 882Environ 4 enfants par femmes75,9 décès sur 1000 naissancesHommes : 60,2 ans
Femmes : 63,1 ans

Source : Statistique Canada, « Séries A2-14. Population du Canada, par province, dates de recensement, 1851 à 1976 », Statistiques historiques du Canada, Section A : Population et migration, Statistique Canada; Shirley Joe, « La fécondité au Québec (1926-1981) » dans Démographie québécoise : passé, présent, perspectives, Québec, Bureau de la statistique du Québec, 1983, p. 93-96; Desmond Dufour et Joseph-Pierre Toviessi, « Évolution de la mortalité au Québec de 1931 à 1981 » dans Démographie québécoise : passé, présent, perspectives, Québec, Bureau de la statistique du Québec, 1983, p. 44.

Extrait d’un texte de synthèse écrit par une historienne

« Le mariage devient d’ailleurs le lot d’une proportion grandissante de femmes dans l’après-guerre. […] Une part croissante de la population féminine fait donc l’expérience de la maternité sans que l’on assiste pour autant à une remontée spectaculaire de la fécondité, les femmes donnant naissance à près de quatre enfants en moyenne entre 1946 et le début des années 1960. Le baby-boom associé à cette période n’est donc pas tant attribuable à une augmentation du nombre d’enfants par femme qu’à la proportion plus élevée de femmes qui fondent une famille. »

Source : Denyse Baillargeon, Brève histoire des femmes au Québec, Montréal, Boréal, 2012, p. 174.

Description
Source des données : Statistique Canada, « Séries D512-521. Population active totale, par province et sexe, années de recensement, 1911 à 1971 », Statistiques historiques du Canada, Section D : La population active, Statistique Canada; Denyse Baillargeon, Brève histoire des femmes au Québec, Montréal, Boréal, 2012, p. 174.
Cahier de traces

Les documents (7 à 12)
Description
Source : Auteur inconnu, Enfants et religieuses devant le pensionnat indien Malioténam, Québec (vers 1950), Bibliothèque et Archives Canada, MIKAN 4113890. Licence : domaine public.
Description
Sources : Hervé Côté, Cinq infirmières devant un hôpital militaire (entre 1939 et 1945), Bibliothèque et Archives nationales du Québec, P114,S2,P3. Licence : domaine public; Henri Sauvageau, École Notre-Dame de Lourdes à Saint-Germain-de-Grantham (vers 1942), Bibliothèque et Archives nationales du Québec, P26,D179. Licence : domaine public; Conrad Poirier, Commercial. Fur Room (1941), Bibliothèque et Archives nationales du Québec, P48,S1,P6578. Licence : domaine public.

Extrait d’une thèse de doctorat écrite par une historienne

« Au Québec, il faut attendre la fin des années 1950 pour que le gouvernement développe ce type d’infrastructure routière. La création de l’Office de l’autoroute Montréal-Laurentides en 1957 (devenu l’Office des Autoroutes en 1961) marque certainement une étape, mais c'est la signature d'une entente entre les différents paliers de gouvernement (fédéral, provincial et municipal) en 1962 qui accélère la construction de voies rapides au Québec. Cet accord assure non seulement le financement de l'autoroute Décarie et d'une voie rapide est-ouest (demeurée incomplète), mais permet aussi d'intégrer Montréal dans le réseau de la Transcanadienne ».

Source : Maude-Emmanuelle Lambert, À travers le pare-brise : la création des territoires touristiques à l’ère de l’automobile (Québec et Ontario, 1920-1967), Ph.D. (histoire), Université de Montréal, 2013, p. 254.

Description
Source : Donald Benjamin Marsh, Famille inuite en train de charger un komatik (traîneau à chiens) à Arvit, qui était alors à peine plus qu'une mission anglicane voisinant quelques bâtiments de la CBH (entre 1926 et 1943), Bibliothèque et Archives Canada, MIKAN 4099010. Licence : domaine public.

Extrait d’un texte de synthèse écrit par des historiens

« Après la Seconde Guerre mondiale, l’économie québécoise entreprend une nouvelle phase d’expansion et l’agriculture amorce une profonde mutation. Jusque vers 1950, le monde agricole put se reproduire sur une base toujours plus large, augmentant à la fois son effectif et le domaine agraire. Après la guerre, cette tendance historique s’inverse et le monde agricole [diminue] son effectif et son emprise spatiale sur le territoire. »

Source : Claude Boudreau, Serge Courville et Normand Séguin, Le territoire, Québec, Presses de l’Université Laval, 1997, p. 61.

Extrait d’un texte d’analyse écrit par des historiens

« Le Deuxième Guerre mondiale est [...] un point tournant, car elle fait en quelque sorte la transition entre une période de crise profonde et une ère de forte croissance et de relative prospérité [...]. [Il] survient après la guerre une véritable explosion de l’offre de biens durables, spécifiquement de biens destinés au travail ménager et à l’entretien du foyer et de ses occupants. »

Source : Luc Côté et Jean-Guy Daigle, Publicité de masse et masse publicitaire : Le marché québécois des années 1920 aux années 1960, Ottawa, Les Presses de l'Université d'Ottawa, 1999, p. 349.

Cahier de traces