La vie économique au début du 20e siècle

1. La deuxième phase d’industrialisation

1.2. Des exemples de changements au sein de l’économie québécoise

Comprendre les conséquences de la deuxième phase d’industrialisation sur l’économie québécoise.
Question 4 - Établir des liens de causalité

En utilisant les documents ci-dessous, explique comment les besoins des nouveaux secteurs industriels ont un impact sur l’économie québécoise.

Dans ta réponse, tu dois préciser les éléments suivants et les lier entre eux :

  • les besoins des nouveaux secteurs industriels;
  • la stratégie de certaines entreprises;
  • un impact sur le modèle économique québécois.

Établir des liens de causalité
Les documents

Extrait d’un texte de synthèse

En 1905, plusieurs filatures canadiennes, dont celles de la Dominion Cotton Mills, fusionnent pour former la Dominion Textile. Cette opération a pour but de rentabiliser plusieurs usines en coordonnant leurs activités. [...] En 1914, la compagnie investit à Magog 370 000 $ afin de construire des hangars à métiers à tisser à l'arrière de la filature. »

Source du texte : Ministère de la Culture et des Communications du Québec, « Usine Dominion Textile : informations historiques », en ligne sur le Répertoire du patrimoine culturel du Québec. Licence : reproduction autorisée à des fins éducatives, tous droits réservés.

Description
Source de l’image : Dominion Textile Company, Travailleurs d’une usine de textile probablement située à Magog (vers 1895), Bibliothèque et Archives Canada, MIKAN 5098343. Licence : domaine public.

Extrait d’un texte de synthèse

« La concentration des entreprises constitue un des traits marquants de l’économie québécoise au début du 20e siècle. Elle affecte les secteurs des services publics, des transports, des banques, du textile, du fer et de l’acier et certaines industries alimentaires. Cette concentration permet aux plus importantes compagnies de limiter la concurrence grâce à l’obtention d’un quasi-monopole dans leur domaine de production. Toutefois, plusieurs petites entreprises canadiennes-françaises, incapables de soutenir une telle concurrence, disparaissent. »

Source du texte : Service national du RÉCIT, domaine de l’univers social.

Extrait d’un texte de synthèse

« Au début du 20e siècle, les nouveaux secteurs industriels comme les pâtes et papiers, l’aluminium et l’hydroélectricité requièrent l’implantation de grandes usines, l’utilisation de nouvelles technologies et une main-d’oeuvre spécialisée. Le secteur manufacturier évolue également en renouvelant l’énergie utilisée par l’hydroélectricité et en réaménageant ses équipements et ses bâtiments. Toutes ces nouveautés nécessitent d’importantes sommes d’argent que peu d’entreprises canadiennes-françaises détiennent. Seules les plus grosses compagnies peuvent investir de tels capitaux. »

Source du texte : Service national du RÉCIT, domaine de l’univers social.

TAB3----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
TAB4----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
TAB5----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Cahier de traces

Question 5 - Établir des liens de causalité

Voici une deuxième question visant à établir des liens de causalité.

Explique comment la consommation des États-Unis en pâtes et papier a un effet sur l'industrie forestière québécoise? Dans ta réponse, tu dois préciser les éléments suivants et les lier entre eux : 

  • la consommation des États-Unis en pâtes et papiers;
  • la réaction du gouvernement québécois face aux besoins des États-Unis;
  • l’effet de cette réaction sur l’industrie québécoise.

Associe les bons documents aux énoncés de la question, puis réponds à la question dans le cahier de traces.

Les documents

Extrait d’un article de journal publié en 1913

« Il y a environ deux ans, le gouvernement, par un ordre en Conseil, prohibait l'exportation [de bois de pâte] [...]. [Désormais], non seulement nous exportons notre papier [...] aux Etats-Unis, mais de grandes compagnies américaines viennent ici avec leurs millions pour y créer de vastes usines à papier qui vont être pour notre province une de ses grandes sources de richesses. »

Source : Auteur inconnu, « Législature provinciale », Le Clairon, 21 novembre 1913, p. 2, en ligne sur Bibliothèque et Archives nationales du Québec, notice 0000165382. 

Description

Extrait d’un article scientifique écrit par un économiste

« La consommation du papier et du carton aux États-Unis faisait un bond remarquable à la fin du 19e siècle. [...] La demande croissante de papier, qui résultait [entre autres] de l’apparition des grands quotidiens et magazines, soulevait le problème de la rareté des matières brutes. [...] Déjà, au début du 20e siècle, la province de Québec exportait 200 000 cordes de bois de pâte aux États-Unis et ce volume devait augmenter de 25 pour cent par année jusqu’en 1910. »

Source du texte et des données du graphique : Albert Faucher, « Le caractère continental de l’industrialisation au Québec », Recherches sociographiques, vol. 6, n° 3 (1965), p. 229-230, en ligne sur erudit.org.

Extrait d’un texte de synthèse écrit par des historiennes

« On [les États-Unis] s’approvisionne en pulpe au Québec et la transformation finale (de loin l’opération la plus payante) se fait aux États-Unis. Conscient que les bénéfices émanant de l’exploitation de ses ressources lui échappent, l’État québécois adopte, en 1910, une première mesure visant à ramener le contrôle de ses forêts. Avec cette loi, le Premier ministre Lomer Gouin interdit l’exportation de la pulpe aux États-Unis. »

Source du texte : Valérie Bourgeois et Catherine Lampron-Desaulniers, « Industrie papetière au Canada français », Encyclopédie du patrimoine culturel de l’Amérique française, en ligne sur ameriquefrancaise.org, page consultée le 3 avril 2020.

Description
Source : J. E. Chabot, Vue panoramique des usines de pâte à papier à Roberval (vers 1925), Bibliothèque et Archives nationales du Québec, P428,S3,SS1,D29,P125. Licence : domaine public.
TAB3----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
TAB4----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
TAB5----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Cahier de traces

Question 6 - Établir des liens de causalité

Voici maintenant une troisième question te demandant d’établir des liens de causalité.

Explique comment l’utilisation industrielle du potentiel hydroélectrique du Saguenay a un impact sur la région environnante. Dans ta réponse, tu dois préciser les éléments suivants et les lier entre eux : 

  • le potentiel hydroélectrique du Saguenay;
  • l’utilisation industrielle de l’hydroélectricité;
  • l’impact de cette industrie sur la région.

Sélectionne les trois documents appropriés pour préciser les énoncés de la question. Rejette trois documents. Enfin, réponds à la question dans le cahier de traces.

Les documents

Extrait d’un article de journal publié en 1901

« Les directeurs de la Shawinigan Fall Water and Power Co. [...] sont allés à Shawinigan, samedi dernier, en tournée d’inspection. [...] Les capitalistes américains ont été émerveillés. Ce site sauvage, qui, il y a deux ou trois ans, était le rendez-vous des touristes et des chasseurs, est maintenant une ville prospère, avec une population toujours croissante de 4 000 âmes. »

Source : Auteur inconnu, « À Shawinigan », La Patrie, 21 octobre 1901, p. 5, en ligne sur Bibliothèque et Archives nationales du Québec, notice 0000082779.

Extrait d’un texte écrit par un historien

« La centrale de l'île Maligne [Saguenay-Lac Saint-Jean] promettait d'être le plus grand ouvrage du genre au monde. Le barrage principal, qui abriterait la centrale, faisait 220 mètres de long [...]. Huit turbines devaient être en marche au milieu de 1925. [...] [L’homme d’affaires américain] Duke et [le canadien] Price s'étaient donc commis à fond dans le développement hydroélectrique du Saguenay, sans s'être assurés de trouver preneur pour l'énergie qui y serait produite. [...] »

Source du texte : José Igartua, Arvida au Saguenay : Naissance d'une ville industrielle, Montréal, McGill-Queen's University Press, 1996, p. 29.

Description
Source : Auteur inconnu, Vue aérienne de l'Aluminium Company of Canada, Arvida, QC (vers 1927), Musée McCord, MP-0000.25.816. Licence : Creative Commons (BY-NC-ND).

Extrait d’un texte de synthèse évoquant le contexte de la création de la ville d’Arvida au Saguenay-Lac Saint-Jean

« L'arrivée de l'usine [d’aluminium] contribue au développement de tout le secteur environnant. En effet, afin de loger ses cadres et ses ouvriers de l'usine, l'entreprise procède dès 1926 à la construction de la ville d'Arvida aménagée autour du complexe. [...] [L]a ville, entièrement planifiée par l'architecte américain Harry Beardslee Brainerd, est une véritable cité industrielle modèle, avec ses maisons, ses écoles, son hôpital, ses commerces, son église et sa banque. »

Source du texte : Ministère de la Culture et des Communications, « Complexe d'aluminium d'Arvida », en ligne sur le Répertoire du patrimoine culturel du Québec. Licence : reproduction autorisée à des fins éducatives, tous droits réservés.

Extrait d’un livre publié en 1923 par Honoré Mercier (fils), Ministre des Terres et Forêts du Québec

« Le barrage [hydroélectrique] Allard, situé sur la rivière Saint-François, a une capacité d’emmagasinement de 336,000,000 mètres cubes. Il contribue à augmenter la puissance des forces motrices de cette rivière au profit des établissements industriels variés situés à Drummondville, à Richmond, à Windsor-Mills, à Bromptonville, à Sherbrooke et à East-Angus. »

Source : Honoré Mercier, Les forêts et les forces hydrauliques de la province de Québec, Québec, 1923, p. 46, en ligne sur Bibliothèque et Archives nationales du Québec, notice 0005222670.

Extrait d’une brochure publiée en 1923 qui traite de l’industrie des pâtes et papiers

« Cette industrie a pris une telle extension dans la Province, au cours des dernières années, que l’on peut maintenant la considérer comme l’une des plus importantes par la valeur des essences forestières qu’elle absorbe, la main-d’œuvre qu’elle emploie et la quantité de produits fabriqués qu’elle met sur le marché. »

Source : Joseph-Alphonse Desjardins, Dans les chantiers, Montréal, L’École sociale populaire, 1923, p. 43, en ligne sur Bibliothèque et Archives nationales du Québec, notice 0004920496.

Extrait d’un document d’information publié en 1927 par le Ministère de la Colonisation, des Mines et des Pêcheries du Québec

« Bien que la province de Québec ne produise pas de minerais d'aluminium tels que la bauxite et la cryolite, le développement de grandes puissances hydrauliques sur les rivières Saint-Maurice et Saguenay a attiré plusieurs industries électrométallurgiques, parmi lesquelles figurent notamment l'aluminium, qui nécessitent une énergie abondante et bon marché. [...] Dans la région du Saguenay-Lac Saint-Jean, à Arvida, l'Aluminum Company of Canada [...] vient d'achever la première unité d'une usine de réduction d'alumine en aluminium. L’énergie utilisée à l’usine d’Arvida provient présentement de la centrale Duke-Price de l'île Maligne [...]. »

Source : Service des mines du Québec, Ministère de la Colonisation, des Mines et des Pêcheries, Portrait géologique et économique des minéraux de la Province de Québec, Canada, Québec, 1927, p. 22-23, en ligne sur Bibliothèque et Archives nationales du Québec, notice 0005222548. Traduction libre par le RÉCIT de l’univers social.


Cahier de traces