Ceux et celles qui ont aimé les romans mettant en vedette l’inspecteur Daniel Duval retrouveront bientôt avec plaisir Le Rouge idéal, deuxième enquête du personnage, récemment enregistrée en version audio par le comédien Guy Nadon. Pour l'occasion, j’ai rencontré l’auteur, Jacques Côté, pour en savoir un peu plus sur sa vision de l’écriture.
Entre deux mots
entretien avec Jacques Côté, auteur
Cahier spécial
22 novembre 2019
Ouf!
persévérance...
droit de réécrire
Je ne sais généralement pas comment l’histoire va se terminer quand je commence un roman : je commence le roman avec quelques idées, un plan de deux à quatre pages et ensuite, la fin se construit tout au long du processus d’écriture et il ne faut fermer aucune porte. Un roman peut avoir une multitude de fins. Selon les besoins de l’intrigue, aussi, je dois me renseigner sur certains détails. Avec cette recherche, je mets environ 18 mois à écrire chaque roman. Et malgré cette période de gestation qui peut sembler longue, il m’est arrivé d’avoir de bons flashs alors que j’avais déposé mon manuscrit chez l’éditeur! Ça m’est arrivé de penser à une autre issue pour Le Rouge idéal après l’avoir envoyé. J’ai regretté de ne pas avoir imaginé cette finale avant! Pour un autre titre qui a suivi, j’ai osé demander à l’éditeur de tout arrêter quatre semaines avant
Les premières enquêtes de Duval ont été publiées à deux ou trois ans d'intervalle. Faut-il comprendre qu’un roman n’est pas seulement une question d’inspiration soudaine, qu’il faut plusieurs mois pour le finir?
l’impression du roman. J’avais eu une nouvelle idée pour une fin différente, une idée inattendue. Il me fallait couper 75 pages et en ajouter tout autant. Cela m’a fait penser à la célèbre maxime de Boileau : « cent fois sur le métier remettez votre ouvrage ». L’éditeur a accepté, non sans une certaine impatience… Par contre, le résultat en valait la peine!
Quelle était votre intention dans le choix d'un titre énigmatique comme Le Rouge idéal?
On peut se demander quelle sorte de céréales je mange le matin pour choisir mes titres. Certains me reprochent d’avoir des titres étranges, parfois trop longs (Nébulosité croissante en fin de journée) ou des titres poétiques (Où le soleil s’éteint). Pour Le Rouge idéal, il faut voir le rouge non seulement
comme la couleur du sang, mais aussi celui de la passion, de la colère, de l’urgence. Pensons aux lumières des sorties de secours, aux gyrophares, aux camions de pompiers. Ce titre-là réfère aussi à une sensation particulière, à un état idéal décrit dans un poème des Fleurs du mal qui s’intitule « L’idéal ». Baudelaire y fait référence à une relation tordue et fictive qu’il aurait souhaitée avec un personnage de Shakespeare (Lady Macbeth). Bref, le titre d’un de mes romans est intéressant s’il est un peu mystérieux, s’il peut être interprété de plusieurs façons, mais surtout s’il résonne en moi. Comme j’ai laissé beaucoup de place à Baudelaire dans Le Rouge idéal, ça me semblait couler de source.
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